Résumé de la décision
La SCI B2M a demandé l'annulation d'une ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Bastia, qui avait ordonné la suspension de l'exécution d'un permis de construire tacite. La suspension était motivée par une prétendue méconnaissance des dispositions de l'article L.121-8 du code de l'urbanisme. La cour administrative d'appel de Marseille a rejeté la requête de la SCI B2M, confirmant la légalité de l'ordonnance en considérant qu'il existait un doute sérieux quant à la légalité du permis de construire en raison de l'absence d'urbanisation significative dans la zone concernée.
Arguments pertinents
1. Insuffisance de motivation : La SCI B2M soutenait que l'ordonnance contestée était insuffisamment motivée. Cependant, la cour a conclu que le juge des référés avait bien précisé en droit et en fait le moyen relatif à la méconnaissance de l'article L.121-8, ce qui indique que l'argument sur le manque de motivation n'était pas fondé.
2. Respect des dispositions de l'article L.121-8 : Le juge a confirmé que, même si le terrain était classé en zone UP, cela ne suffisait pas à écarter le doute sérieux sur la légalité de l'acte attaqué. Il a été établi que l'urbanisation dans la zone était diffuse et ne respectait pas les critères d'urbanisation continue avec les agglomérations et villages existants, ce qui crée un doute sur la légalité de la décision de construction. La cour a affirmé : « … aucun construction ne peut être autorisée, même en continuité avec d'autres constructions, dans les zones d'urbanisation diffuses éloignées de ces agglomérations et villages. »
Interprétations et citations légales
1. Article L.121-8 du Code de l'urbanisme : Cet article stipule que l'extension de l'urbanisation doit se faire en continuité avec des zones déjà urbanisées ou en hameaux nouveaux intégrés à l'environnement. La décision a éclairé ces dispositions en citant que « ... les constructions peuvent être autorisées dans les communes littorales en continuité avec les agglomérations et villages existants... ». Ainsi, l'interprétation utilisée dans la décision considère la notion de "zone urbanisée" comme nécessitant une densité significative d'habitations.
2. Article L.554-1 du Code de justice administrative : Cet article régit les demandes de suspension de recours du représentant de l'État contre les actes des communes. Il mentionne que « ... il est fait droit à cette demande si l'un des moyens invoqués paraît, en l'état de l'instruction, propre à créer un doute sérieux quant à la légalité de l'acte attaqué. » Cela établit un seuil pour la suspension, qui a été appliqué ici avec succès, en se fondant sur les doutes soulevés par la composition de la zone concernée par le projet.
En résumé, la cour a validé la décision du juge des référés en y voyant un respect adéquat des principes juridiques relatifs à l'urbanisme et une application correcte des dispositions légales pertinentes.