Résumé de la décision
M. A..., un ressortissant turc, a fait appel d'un jugement du tribunal administratif de Toulon qui a rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté du préfet du Var, daté du 21 août 2017, qui n'accordait pas le renouvellement de sa carte de séjour temporaire et lui imposait une obligation de quitter le territoire français. M. A... a soutenu qu'il était en France depuis 2000, qu'il avait des liens familiaux en France et qu'il avait des besoins médicaux qui justifiaient son séjour. La Cour a confirmé le jugement en rejetant ses arguments, estimant que son retour en France après une précédente reconduite à la frontière ne lui conférait pas un droit à un titre de séjour.
Arguments pertinents
1. Durée de résidence et intégration :
Le requérant fait état d'une présence habituelle en France depuis 2000 et de liens familiaux établis sur le sol français. Toutefois, la Cour a noté que M. A... avait déjà été reconduit à la frontière en 2008, ce qui remet en cause son statut d'intégration.
2. Droit au respect de la vie privée et familiale :
M. A... prétend que l'arrêté du préfet porte atteinte à son droit au respect de sa vie privée et familiale, conformément à l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme. La Cour a statué qu'il n'y a pas eu d'ingérence disproportionnée, estimant que le retour en Turquie ne constituerait pas une atteinte à ses droits.
Citation juridique : "Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique dans l'exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu'elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire...".
3. État de santé :
Bien que M. A... évoque un suivi médical, la Cour a relevé qu'il n'a pas prouvé que ce traitement ne pouvait être obtenu en Turquie ou que son retour dans son pays d'origine nuirait à son état de santé.
Interprétations et citations légales
1. Protection de la vie privée et familiale :
La Cour a fait référence à l'article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, qui affirme le droit au respect de la vie privée et familiale. La Cour a interprété la législation en indiquant que toute ingérence doit être proportionnée et justifiée dans une société démocratique.
2. Conditions d'obtention d'un titre de séjour pour raisons de santé :
Les arrêtés gouvernementaux mentionnés (notamment l'arrêté du 9 novembre 2011 et celui du 27 décembre 2016), précisent les conditions dans lesquelles un étranger peut obtenir un titre de séjour en France pour des raisons de santé. M. A... ne démontre pas dans son dossier que ces conditions ne sont pas remplies.
Citation légale : "L'arrêté du 9 novembre 2011 relatif aux conditions d'établissement et de transmission des avis rendus par les agences régionales de santé en application de l'article R. 313-22 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile en vue de la délivrance d'un titre de séjour pour raison de santé".
En conclusion, la Cour a jugé que M. A... n'apportait pas les éléments nécessaires justifiant sa demande de renouvellement de titre de séjour et que la décision du préfet ne violait pas ses droits, entraînant le rejet de sa requête.