Résumé de la décision
La cour d'appel a rejeté la requête de M. et Mme B... visant à annuler un jugement du tribunal administratif de Martinique, qui avait validé les suppléments d'impôt sur le revenu imposés à ces derniers en raison de la remise en cause des réductions d'impôt sur le revenu au titre de leur souscription de parts de la société civile immobilière Tholeo. M. et Mme B... avaient argué d'un litige avec l'architecte et l'entreprise de construction ayant engendré un retard dans la réalisation des fondations, ce qu'ils ont qualifié de force majeure, mais la cour a considéré qu'ils n'avaient pas prouvé la réalité de ces perturbations.
Arguments pertinents
1. Retard dans la construction : M. et Mme B... soutenaient que le retard dans l'achèvement des fondations résultait d'un litige avec l'architecte et l'entreprise de construction, et que cela devait être considéré comme un cas de force majeure. Toutefois, la cour a rejeté cet argument, illustrant que l'absence de preuve quant à la réalité de ces perturbations ne pouvait justifier une exonération fiscale.
2. Obligation d'achever les travaux : Selon l'article 199 undecies A du code général des impôts, pour bénéficier de la réduction d'impôt, les contribuables doivent notamment achever les fondations dans un délai de deux ans après la clôture de chaque souscription annuelle. La cour a affirmé que M. et Mme B... n'avaient pas respecté cette condition, et qu'il était légitime que l'administration fiscale remette en cause les réductions d'impôt.
3. Décision de la cour : La cour a conclu que la requête était « manifestement dépourvue de fondement » et a donc décidé de la rejeter en vertu de l'article R. 222-1 du code de justice administrative.
Interprétations et citations légales
L’article 199 undecies A du Code général des impôts stipule :
1. Conditions d'éligibilité à la réduction d'impôt : "La réduction d'impôt s'applique : (...) c) Au prix de souscription de parts ou actions de sociétés dont l'objet réel est exclusivement de construire des logements neufs [...] et qui donnent en location nue pendant cinq ans au moins...". Cette condition est fondamentale pour garantir le bénéfice des réductions d'impôt.
2. Engagement sur les délais : Ce même article impose une obligation relative à l'achèvement des fondations, en indiquant que « ces sociétés doivent s'engager à achever les fondations des immeubles dans les deux ans qui suivent la clôture de chaque souscription annuelle ». L'inobservation de cette condition constitue une raison suffisante pour que l'administration fiscale remette en cause les avantages fiscaux antérieurement accordés.
3. Procédure de rejet des requêtes : L’article R. 222-1 du Code de justice administrative prévoit que « les présidents des formations de jugement des cours peuvent, en outre, par ordonnance, rejeter (...) après la production de ce mémoire les requêtes d'appel manifestement dépourvues de fondement [...] ». Cette disposition a permis à la cour de décider rapidement sur la requête sans engager de procédure plus longue, vu l'absence de bases factuelles solides du côté des requérants.
Ces éléments juridiques soulignent non seulement des conditions précises à respecter pour bénéficier d'une réduction d'impôt, mais aussi le rôle prépondérant de la preuve dans les litiges fiscaux.