Résumé de la décision :
M. A...B..., ressortissant kosovar, a contesté, par le biais d'une requête enregistrée le 19 août 2016, la décision du tribunal administratif de Toulouse qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral du 12 février 2016 lui refusant un titre de séjour et ordonnant une mesure d'éloignement. Au moment de la décision préfectorale, M. B... avait une compagne réfugiée et un enfant, ce qui soulevait des questions sur l'intérêt supérieur de l'enfant. La cour a annulé le jugement et l'arrêté, ordonnant au préfet de délivrer un titre de séjour à M. B... dans un délai de deux mois et condamnant l'État à verser 1 200 euros à son avocat.
Arguments pertinents :
1. Intérêt supérieur de l'enfant : La cour a souligné que l'arrêté contesté, qui imposait une séparation entre M. B... et son enfant, allait à l'encontre de l'article 3-1 de la convention internationale relative aux droits de l'enfant ; cette disposition impose que « l'intérêt supérieur de l'enfant doit être une considération primordiale » dans toutes les décisions le concernant.
2. Stabilité de la vie familiale : La cour a noté que M. B... avait établi une vie maritale stable, ayant épousé la mère de son enfant et étant père d'un enfant né en France, ce qui renforce l'argument selon lequel la séparation constituerait un préjudice non seulement pour lui, mais également pour son enfant.
3. Impossibilité de reconstitution familiale au Kosovo : Établie dans les faits, la nationalité de la compagne de M. B..., titulaire d'une carte de résident, signifie qu'un retour au Kosovo rendrait impossible une vie de famille et le soutien émotionnel nécessaire.
Interprétations et citations légales :
- Convention internationale relative aux droits de l'enfant - Article 3-1 : Cet article mandataire stipule que "Dans toutes les décisions qui concernent les enfants, l'intérêt supérieur de l'enfant doit être une considération primordiale." La cour s'est fondée sur cet article pour conclure que la séparation imposée par l'arrêté contesté serait contraire à l'intérêt supérieur de l'enfant de M. B....
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cette disposition permet à la cour d'accorder à un plaideur la prise en charge de frais d’instance non compris dans les dépens. La cour a condamné l'État à verser 1 200 euros à l'avocat de M. B..., reconnaissant ainsi le droit à l'aide juridictionnelle et la nécessité de couvrir les frais engagés.
- Loi n°91-647 du 10 juillet 1991 - Articles 37 et 75 : Ces articles régissent l'aide juridictionnelle et indiquent que le versement fait à l'avocat est considéré comme une renonciation à l'indemnité d'aide juridictionnelle, ce qui a été appliqué dans la décision finale.
En somme, la cour a agi pour protéger l'intérêt d'un enfant dans un cadre juridique qui respecte les engagements internationaux pris par la France, tout en reconnaissant les droits du requérant sous les lois nationales.