Résumé de la décision
M. A... B..., un ressortissant guinéen, a contesté l'arrêté du préfet de la Vienne du 28 août 2018, qui refusait de lui délivrer un titre de séjour et lui imposait une obligation de quitter le territoire français. Le tribunal administratif de Poitiers a rejeté sa demande d'annulation. En appel, la cour a confirmé cette décision, considérant que le préfet n'avait pas méconnu les droits de M. B... au regard de sa vie privée et familiale, et que les décisions étaient suffisamment motivées.
Arguments pertinents
1. Insuffisance de motivation et examen personnel : M. B... a soutenu que la décision du préfet était insuffisamment motivée et qu'il n'y avait pas eu d'examen personnel de sa situation. La cour a rejeté cet argument, notant que le requérant n'a pas apporté d'éléments nouveaux par rapport à la première instance et a adopté les motifs du tribunal administratif.
2. Droit au respect de la vie privée et familiale : La cour a examiné les stipulations de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, qui protège le droit au respect de la vie privée et familiale. Elle a conclu que le refus de titre de séjour ne portait pas une atteinte disproportionnée à ce droit, car M. B... était célibataire, sans charge de famille, et avait des attaches familiales dans son pays d'origine.
> "Le préfet n'a pas porté au droit de l'intéressé au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée au regard des buts poursuivis."
3. Obligation de quitter le territoire : La cour a également rejeté l'argument selon lequel l'obligation de quitter le territoire était illégale en raison de l'illégalité du refus de titre de séjour, affirmant que M. B... ne pouvait pas exciper de cette illégalité.
4. Motivation de la décision de renvoi : Concernant la décision fixant le pays de renvoi, la cour a jugé que la motivation était suffisante, car elle se fondait sur l'absence de risque de traitements inhumains ou dégradants en cas de retour en Guinée.
> "Cette décision, qui n'est pas stéréotypée, est suffisamment motivée."
Interprétations et citations légales
1. Article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme : Cet article stipule que toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale. La cour a interprété cet article comme imposant à l'autorité publique de justifier toute ingérence dans ce droit, en s'assurant que celle-ci est nécessaire dans une société démocratique.
> "Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique dans l'exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu'elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire..."
2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-11 : Cet article prévoit que la carte de séjour temporaire est délivrée de plein droit à l'étranger ne vivant pas en état de polygamie, sous réserve que son séjour ne constitue pas une menace pour l'ordre public. La cour a noté que M. B... ne remplissait pas les conditions pour bénéficier de ce droit.
> "Sauf si sa présence constitue une menace pour l'ordre public, la carte de séjour temporaire portant la mention 'vie privée et familiale' est délivrée de plein droit..."
3. Article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme : Cet article interdit les traitements inhumains ou dégradants. La cour a jugé que la décision de renvoi était suffisamment motivée et ne violait pas cet article, car M. B... n'a pas prouvé qu'il serait exposé à de tels traitements en Guinée.
> "M. B... n'établit pas être exposé à des peines ou traitements contraires à ladite convention en cas de retour dans son pays d'origine."
En conclusion, la cour a rejeté la requête de M. B..., confirmant que les décisions du préfet étaient légales et suffisamment motivées, et que ses droits au respect de sa vie privée et familiale n'avaient pas été indûment violés.