Résumé de la décision
Mme A... C..., ressortissante algérienne, a demandé l'annulation d'un jugement du tribunal administratif de Limoges ladite décision et l'annulation d'un arrêté préfectoral lui refusant un certificat de résidence et lui enjoignant de quitter le territoire français. La cour administrative d'appel a rejeté sa demande le 26 novembre 2019, considérant que le préfet n'avait pas méconnu les engagements internationaux de la France ni porté atteinte à sa vie privée et familiale de manière disproportionnée.
Arguments pertinents
1. Accord franco-algérien: La cour a examiné la demande de Mme C... sous l’angle de l'article 6 de l'accord franco-algérien, qui stipule que le certificat de résidence est délivré "de plein droit" lorsque le refus porterait atteinte de manière disproportionnée à la vie privée et familiale. La cour a relevé que Mme C... n’a pas fourni de preuves suffisantes du sérieux de ses attaches en France, rendant ainsi son argumentation infondée.
> “En refusant de lui délivrer un titre de séjour, le préfet n'a pas méconnu les stipulations du paragraphe 5 de l'article 6 de l'accord franco-algérien.”
2. Droit à la vie familiale: Relativement à l'article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales, la cour a constaté que l’obligation de quitter la France ne portait pas une atteinte disproportionnée à la vie familiale de Mme C..., car ses enfants pourraient continuer leur scolarité dans son pays d'origine, et il n’y avait pas de séparation physique nécessaire entre elle et ses enfants.
> “Le préfet n'a pas porté au droit de l’intéressée au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée par rapport aux buts en vue desquels elle a été prise.”
3. Droits de l'enfant: Concernant l'article 3-1 de la Convention internationale relative aux droits de l'enfant, la cour a noté que même si les enfants étaient scolarisés en France, la décision n’entrainait pas leur séparation et n'empêchait pas leur poursuite d’études en Algérie.
> “La décision contestée n'a pas pour effet de les séparer de leur mère.”
Interprétations et citations légales
1. Article 6 de l'accord franco-algérien: Cet article établit les conditions dans lesquelles un certificat de résidence peut être délivré aux ressortissants algériens. La cour a recontextualisé cette disposition, précisant que pour obtenir un titre de séjour sous prétexte du droit à la vie familiale, il faut démontrer des attaches solides en France qui ne sont pas le cas dans le dossier de Mme C…
> “Le certificat de résidence d'un an portant la mention 'vie privée et familiale' est délivré de plein droit : (...) au ressortissant algérien qui n'entre pas dans les catégories précédentes ou dans celles qui ouvrent droit au regroupement familial dont les liens personnels et familiaux en France sont tels que le refus d'autoriser son séjour porterait à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée.” (Accord franco-algérien - Article 6)
2. Convention européenne: L’interprétation de l'article 8 posant les conditions d'ingérence dans la vie familiale est cruciale. La cour a clairement établi que le refus de séjour doit être justifié par des considérations suffisamment fortes pour maintenir l’ordre public dans une société démocratique.
> “Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique dans l'exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu'elle constitue une mesure... nécessaire à la sécurité nationale, à la sûreté publique...” (Convention européenne - Article 8)
3. Droits de l'enfant: La décision a sonné comme un rappel pour l'administration d’évaluer toutes les conséquences sur les mineurs dans ses décisions, mais a aussi souligné que cela ne signifie pas que la présence de l’enfant en France est toujours un motif suffisant pour éviter une mesure d’éloignement.
> “Dans toutes les décisions qui concernent les enfants, l'intérêt supérieur de l'enfant doit être une considération primordiale.” (Convention internationale des droits de l'enfant - Article 3-1)
En somme, la décision de la cour rappelle l'importance de la rigueur dans la preuve des attaches familiales et l'impact social des décisions sur