Résumé de la décision
Dans cette affaire, la société Jeferco a interjeté appel d'un jugement du tribunal administratif de Lille qui a annulé un arrêté préfectoral autorisant l'exploitation d'une usine de fabrication de granulés de bois et d'une centrale biomasse. La cour a constaté qu'un nouvel arrêté, délivré le 25 octobre 2018, avait été adopté pour la même installation et qu'il ne faisait pas suite à la décision annulée mais à une nouvelle demande de la société. La cour a jugé que ce nouvel arrêté privait d'objet la contestation de l'arrêté du 18 décembre 2014. Par conséquent, la cour n'a pas statué sur l'appel de Jeferco et a rejeté les conclusions des parties concernant les frais du procès.
Arguments pertinents
1. Privation d'objet: La cour a souligné que lorsqu'une nouvelle autorisation d'exploitation définit les conditions d'une installation, celle-ci remplace l'autorisation antérieure et prive d'objet la contestation de cette dernière. Cela s’appuie sur les principes du contentieux des installations classées pour la protection de l'environnement, comme indiqué dans les lignes suivantes : « l'intervention de cette nouvelle autorisation [...] prive d'objet la contestation de la première autorisation, sur laquelle il n'y a, dès lors, plus lieu de statuer. »
2. Nature de l'arrêté: L'arrêté du 25 octobre 2018, qui découle d'une instruction complète et d'une enquête publique, a été jugé comme non provisoire mais comme une autorisation définitive. La cour a insisté sur le fait qu'une autorisation modifiant l'autorisation initiale aurait eu un caractère régularisateur, ce qui n'était pas le cas ici.
Interprétations et citations légales
1. Fondements juridiques: La décision s'appuie sur les dispositions du Code de l'environnement et le Code de justice administrative, en particulier les principes qui gouvernent le contentieux des installations classées. La cour rappelle que le juge doit se prononcer sur les droits et obligations des exploitants à la date de sa décision, comme l'indiquent les fondements du droit administratif.
2. Application des articles: La cour a fait un examen des principes relatifs aux interventions d'autorisation, citant : « Si [...] l’autorité administrative [...] prend une nouvelle décision d’autorisation d’exploiter [...] le recours dirigé contre cette décision juridictionnelle conserve son objet. » Cela met en lumière la nécessité d'une nouvelle décision pour examiner la question des droits d'exploitation.
3. Rejet des frais du procès: Enfin, concernant les frais du procès, la cour a précisé qu'il n'y avait pas lieu de donner suite aux demandes formulées par les parties, considérant les circonstances particulières de l'affaire : « Il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de rejeter les conclusions présentées par toutes les parties au titre des frais du procès. »
Cette décision illustre la complexité des procédures administratives en matière d'installations classées et souligne l'importance de la nature des autorisations administratives et leur impact sur les recours éventuels.