Résumé de la décision
M. D..., vétéran de 1960, a sollicité la révision de sa pension militaire d'invalidité à la suite d'une aggravation de trois infirmités pour lesquelles il percevait déjà un taux global d'invalidité de 85 %. Après que sa demande a été rejetée par la ministre des armées, il a interjeté appel d'un jugement du tribunal des pensions militaires de Lille qui avait également rejeté sa demande de révision et d'expertise. La cour régionale des pensions a confirmé le jugement, déclarant que M. D... n'avait pas établi d'aggravation suffisante pour justifier une révision de son taux de pension.
Arguments pertinents
1. Absence d'aggravation démontrée : La cour a souligné que M. D... n'avait pas fourni suffisamment de preuves pour soutenir son allégation d'aggravation de ses infirmités. En effet, elle a constaté que les conclusions des experts médicaux, qui n'avaient pas trouvé d'aggravation, prévoyaient le maintien des taux d'invalidité précédemment accordés.
Citation clé : "Il ne résulte pas de l'instruction que les infirmités pensionnées auraient connu une aggravation de nature à ouvrir droit, au profit de M. D..., à une révision de la pension d'invalidité perçue."
2. Rejet des éléments médicaux produits par M. D... : Les documents médicaux présentés par M. D..., y compris des électro-myélogrammes et des certificats médicaux, ont été jugés insuffisants pour contredire les rapports des experts, qui avaient tous conclu à l'absence d'aggravation des infirmités.
Citation clé : "Ces éléments médicaux [...] ne sont pas de nature à infirmer les conclusions des experts résultant des rapports remis [...] et relevant une absence d'aggravation de cette infirmité."
3. Pas besoin d'une nouvelle expertise : La cour a considéré qu'il n'était pas nécessaire d'ordonner une nouvelle expertise, étant donné que les demandes de M. D... manquaient de fondement probant et que les précédentes expertises avaient déjà établi l'absence d'aggravation.
Citation clé : "Sans qu'il soit besoin d'ordonner une nouvelle expertise médicale qui ne présente pas un caractère utile, que M. D... n'est pas fondé à soutenir que c'est à tort que [...] le tribunal des pensions militaires de Lille a rejeté sa demande."
Interprétations et citations légales
Dans sa décision, la cour a appliqué l'article L. 29 du code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre, qui cadre les conditions dans lesquelles une pension peut être révisée. Cet article insiste sur l'obligation pour le requérant de démontrer que l'aggravation des infirmités entraîne un changement significatif du taux d'invalidité.
Article cité :
- Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre - Article L. 29 : "Le titulaire d'une pension d'invalidité concédée à titre définitif peut en demander la révision en invoquant l'aggravation d'une ou plusieurs des infirmités en raison desquelles cette pension a été accordée."
L'article souligne également que la demande de révision n'est recevable que si le nouvel état des infirmités est reconnu supérieur de 10 points au pourcentage antérieur, ce qui n'a pas été démontré dans le cas de M. D....
En conclusion, la décision de la cour repose sur l'interprétation stricte des critères d'aggravation tels que définis par le code, et met en avant la nécessité d'une preuve tangible de l'aggravation pour soutenir une demande de révision de pension.