Résumé de la décision
M. A..., ressortissant sénégalais, a contesté un arrêté du préfet du Nord du 22 mai 2018 qui refusait de lui délivrer un titre de séjour et lui imposait une obligation de quitter le territoire français. Le tribunal administratif de Lille a rejeté sa demande d'annulation de cet arrêté. M. A... a interjeté appel de ce jugement, soutenant que la décision était entachée d'erreurs de fait et de droit, notamment en ce qui concerne sa vie privée et familiale. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, rejetant les arguments de M. A... et considérant que la décision du préfet était légale.
Arguments pertinents
1. Motivation de la décision : La cour a souligné que l'arrêté du préfet comportait les considérations de droit et de fait nécessaires pour permettre à M. A... de comprendre les motifs de la décision. Elle a ainsi écarté le moyen tiré du défaut de motivation, en se référant à l'article L. 211-5 du code des relations entre le public et l'administration.
> "Il ressort des pièces du dossier que la décision en litige comporte les considérations de fait et de droit qui en constituent le fondement et permettent à M. A... d'en comprendre les motifs."
2. Erreur de fait : M. A... a allégué une erreur de fait concernant la mention de sa tante au Sénégal, décédée selon lui. La cour a noté qu'il ne produisait aucun élément prouvant cette allégation et que, même si elle était établie, elle n'aurait pas eu d'influence sur la légalité de la décision.
> "En tout état de cause, à supposer même cette circonstance établie, elle serait sans influence sur la légalité de la décision en litige."
3. Vie privée et familiale : La cour a examiné la situation familiale de M. A..., notant que ses parents étaient en France depuis longtemps et que ses frères et sœurs avaient acquis la nationalité française. Cependant, M. A... n'a pas démontré qu'il avait maintenu des liens affectifs avec eux durant sa séparation, ce qui a conduit à la conclusion que la décision ne portait pas atteinte de manière disproportionnée à son droit au respect de sa vie privée et familiale.
> "Dans ces conditions, compte tenu des conditions de son séjour en France, la décision en litige ne porte pas à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée aux buts en vue desquels elle a été prise."
Interprétations et citations légales
1. Article L. 211-5 du code des relations entre le public et l'administration : Cet article impose que les décisions individuelles défavorables soient motivées, ce qui a été respecté dans le cas de M. A....
> "Les décisions individuelles défavorables doivent comporter l'énoncé des considérations de droit et de fait qui constituent leur fondement."
2. Article L. 511-1 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Cet article permet à l'autorité administrative d'obliger un étranger à quitter le territoire français lorsque le renouvellement d'un titre de séjour a été refusé. La cour a confirmé que la décision d'obligation de quitter le territoire était légale et motivée par la décision de refus de titre de séjour.
> "L'autorité administrative peut obliger à quitter le territoire français un étranger [...] lorsque la délivrance ou le renouvellement d'un titre de séjour a été refusé."
3. Article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales : Cet article protège le droit au respect de la vie privée et familiale. La cour a jugé que la décision du préfet ne portait pas atteinte disproportionnée à ce droit, compte tenu des circonstances de la situation de M. A....
> "La décision en litige ne porte pas à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée aux buts en vue desquels elle a été prise."
En conclusion, la cour a rejeté la requête de M. A..., confirmant la légalité de l'arrêté du préfet et la décision du tribunal administratif de Lille.