Résumé de la décision
M. A... B..., incarcéré depuis 2004, a sollicité l'autorisation d'acquérir un réfrigérateur-table avec compartiment congélateur auprès du directeur du centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil. Cette demande a été rejetée le 26 avril 2017. M. B... a contesté cette décision devant le tribunal administratif de Lille, qui a annulé celle-ci par un jugement rendu le 11 juin 2020. Le garde des sceaux a alors fait appel de cette décision. La cour a finalement annulé le jugement du tribunal administratif, considérant que le refus d'acquisition ne constituait pas un acte administratif susceptible de recours et que la demande de M. B... était irrecevable.
Arguments pertinents
1. Nature de la décision d'appareil : La cour a rappelé que les décisions des autorités pénitentiaires, lorsqu'elles n'affectent pas les libertés et droits fondamentaux des détenus, sont des mesures d'ordre intérieur insusceptibles de recours pour excès de pouvoir. La décision du directeur de la prison, refusant l'autorisation d'acquérir un réfrigérateur avec congélateur, a été jugée conforme à cette disposition.
2. Possibilité effective d'acquisition : La cour a noté que M. B... avait la possibilité d'acquérir un réfrigérateur à un coût de location de 5 euros par mois, ce qui ne constitue pas une atteinte excessive aux droits du détenu, invalidant ainsi l'argument selon lequel le refus portait atteinte à ses conditions de détention.
3. Limites des droits des détenus : La cour a précisé que les restrictions décidées par l'administration pénitentiaire, fondées sur des considérations de sécurité et d'ordre intérieur, ne constituent pas une violation des droits fondamentaux tant qu'elles ne nuisent pas à la dignité ou à des garanties essentielles des détenus.
Interprétations et citations légales
1. Règlement intérieur type des établissements pénitentiaires : Selon l'article 25 de ce règlement, "Les personnes détenues ont la possibilité d'acquérir par l'intermédiaire de la cantine divers objets", mais ces acquisitions peuvent être réglementées par le directeur de l’établissement. Cette citation illustre les prérogatives que détient l'administration pénitentiaire pour limiter des acquisitions lorsque cela est jugé nécessaire pour le bon fonctionnement de l'établissement.
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : "La cour ne peut pas faire bénéficier la partie tenue aux dépens ou la partie perdante du paiement par l'autre partie des frais qu'elle a exposés à l'occasion du litige." Cet article est essentiel dans le cadre de la décision sur les frais d'instance, rappelant que M. B... ne peut pas demander le remboursement des frais engagés pour la procédure étant donné la nature de la décision.
3. Restrictions aux droits des détenus : La cour a illustré que les décisions de l'administration pénitentiaire peuvent porter atteinte aux droits des détenus tant que ces atteintes ne dépassent pas les "contraintes inhérentes à leur détention". Cette interprétation est cruciale pour comprendre les limites acceptables des droits en détention, et la cour a affirmé que M. B... n'avait pas démontré que la décision de refus était disproportionnée.
L'analyse des différentes instructions et standards juridiques en matière de détention et de droits des personnes incarcérées est donc appliquée ici pour confirmer que la cour n'a pas erré dans son appréciation des faits.