Résumé de la décision
Le 8 octobre 2019, la cour a entendu une affaire concernant le centre hospitalier de l'arrondissement de Montreuil-sur-Mer, qui contestait un jugement du tribunal administratif de Lille daté du 8 mars 2017. Ce jugement avait condamné le centre hospitalier à verser des indemnités à M. C... et à la caisse primaire d'assurance maladie de la Côte d'Opale, pour un préjudice lié à des soins médicaux. Après avoir ordonné une expertise, la cour a trouvé que la responsabilité du centre hospitalier était engagée dans des conditions de prise en charge de M. C... en raison de l'absence d'une intervention fautive. Par conséquent, le jugement précédent a été annulé, et les demandes de M. C... et de la caisse primaire d'assurance maladie ont été rejetées.
Arguments pertinents
1. Absence de faute dans la prise en charge :
- La cour a relevé que la prise en charge de M. C... le 8 décembre 2011 était conforme aux règles de l'art, indiquant que la pose d'un cystocathéter était nécessaire pour éviter un risque mortel. L'expert a conclu qu'“aucune tentative de sondage vésical interrompue” n'avait été réalisée le jour de l'intervention.
2. Existence d’une pathologie préexistante :
- L’expertise a révélé que M. C... présentait une sténose de l'urètre identifiée avant sa prise en charge par le centre hospitalier. L'expert a noté que “this point is the most important in the dossier” et que la sténose existait déjà, excluant ainsi la responsabilité du centre.
3. Récidive naturelle d'une pathologie :
- Le rapport a aussi mentionné que le dommage subi par M. C... provenait d'une “pathologie évolutive” qui était indépendante de toute faute médicale. L'expert a indiqué que le risque de récidive était “très élevé, de l'ordre de 20 à 50 %”.
Interprétations et citations légales
1. Responsabilité de l’établissement de santé :
- Selon le principe de la responsabilité civile, un établissement de santé peut être tenu d'indemniser un préjudice uniquement s'il est démontré qu'il existe une faute dans sa prise en charge. Dans ce cas, le rapport d’expertise a clairement établi qu’aucune faute n’avait été commise et que les soins fournis étaient jugés conformes aux standards.
2. Rejet des demandes d’indemnisation :
- En vertu de l'article L. 376-1 du Code de la sécurité sociale, la cour a souligné que la prise en charge des préjudices subis par M. C... au titre de la solidarité nationale ne pouvait être retenue en raison de l'absence de lien de causalité entre le dommage et l'acte médical. L’article stipule que “les conditions de la prise en charge de ce risque ne sont pas réunies”.
3. Frais d’expertise :
- La cour a ordonné que les frais d'expertise soient mis à la charge du centre hospitalier, en vertu des dispositions applicables concernant la prise en charge des frais d'expertise, en notant que les circonstances de l’espèce justifiaient cette décision.
Cette décision rappelle l'importance de l'expertise médicale dans l'appréciation de la responsabilité en matière de soins et souligne que l'absence de faute médicale permet légalement de rejeter les demandes de réparation basées sur une prétendue négligence.