Résumé de la décision :
M. A..., un ressortissant malien né en 1998, a contesté l'arrêté du 7 mars 2018 de la préfète de la Seine-Maritime, lui refusant un titre de séjour et lui ordonnant de quitter le territoire français. Le tribunal administratif de Rouen a rejeté sa demande le 16 octobre 2018. En appel, la cour a annulé ce jugement, ainsi que l'arrêté préfectoral, en considérant qu'il y avait eu une erreur manifeste d'appréciation dans la décision de la préfète, étant donné que M. A... avait une autorisation de travail en cours et venait de commencer une formation diplômante. La cour a enjoint le préfet de réexaminer sa situation dans un délai de deux mois, sans astreinte, et a accordé 1 000 euros à son avocat au titre des frais de justice.
Arguments pertinents :
1. Erreur manifeste d'appréciation :
La cour souligne qu'en refusant de délivrer un titre de séjour à M. A..., la préfète a commis une "erreur manifeste d'appréciation" de sa situation. Cela résulte du fait que, six jours avant la décision de refus, M. A... avait reçu une autorisation de travail, et il avait commencé une formation diplômante.
Citation : "la préfète de la Seine-Maritime a entaché sa décision d'une erreur manifeste d'appréciation de la situation personnelle du requérant."
2. Droit au réexamen :
La cour a jugé qu'il n'était pas nécessaire d'accorder immédiatement un titre de séjour à M. A..., mais a enjoint le préfet d'examiner de nouveau sa situation afin de respecter ses droits.
Citation : "il y a lieu, en revanche, d'enjoindre au préfet de la Seine-Maritime... de réexaminer la situation de M. A...dans un délai de deux mois."
Interprétations et citations légales :
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile :
Ce code régit les conditions d'entrée et de séjour des étrangers en France, stipulant notamment que le préfet doit prendre en compte l'intégration sociale et professionnelle des demandeurs de titre de séjour.
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-11 : Cet article prévoit les conditions dans lesquelles un étranger peut obtenir un titre de séjour en France, y compris les situations liées à un emploi et à la formation.
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 :
Cet article permet à la cour d'ordonner le versement d'une somme d'argent pour couvrir les frais de justice supportés par une partie dont la demande a été accueillie, permettant ainsi la protection des droits des citoyens.
- Citation : "Il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de mettre à la charge de l'Etat une somme de 1 000 euros à verser à Me B...C..."
3. Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 (relative à l'aide juridique) :
Cette loi complète les dispositions du code de justice administrative en stipulant le cadre dans lequel l'aide juridictionnelle est accordée et précise les montants remboursables pour les avocats dans le cadre des litiges.
- Citation : "sous réserve de sa renonciation à percevoir la somme correspondant à la part contributive de l'Etat."
Cette décision met en lumière l'importance de la prise en compte du parcours personnel et professionnel des étrangers lors de l'examen de leur demande de titre de séjour, ainsi que les recours possibles en cas d'erreur d'appréciation administrative.