Résumé de la décision
M. A..., un ressortissant guinéen, a contesté un jugement du tribunal administratif d'Amiens ainsi qu'un arrêté préfectoral le contraignant à quitter le territoire français. Il a fait valoir son intégration scolaire en France, sa réussite au baccalauréat professionnel, et a demandé une carte de séjour temporaire. Cependant, la cour a rejeté sa requête, considérant qu’il n’avait pas établi d’attaches suffisantes en France et que son engagement politique n’impliquait pas un risque de persécution en cas de retour en Guinée. M. A... a été jugé non fondé à réclamer la protection internationale.
Arguments pertinents
1. Absence d'attaches en France : La cour a souligné que M. A... n'exhibait pas d'attaches familiales en France, étant célibataire et sans enfants, et ne démontrait pas des intégrations sociales au-delà de son parcours éducatif. Elle a constaté que ses parents résidaient en Guinée, ce qui permettait d'évaluer des liens significatifs avec son pays d'origine.
2. Évaluation des risques en cas de retour : La cour a indiqué que les éléments fournis par M. A..., y compris des attestations et un document d'« avis de recherche », n'étaient pas crédibles pour prouver qu'il encourait des risques personnels en cas de retour en Guinée. La cour a également rappelé que la demande d'asile de M. A... avait été antérieurement rejetée :
> "la demande d'asile que M. A... avait formée a été rejetée par une décision du 28 avril 2015".
3. Silence sur l'article 8 de la convention : Bien que M. A... ait mentionné l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, la cour a noté qu'il n'a pas précisé d'arguments permettant d'en évaluer la portée.
Interprétations et citations légales
1. Sur l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme : La cour a relevé l'importance d'établir la menace réelle en cas de retour dans le pays d'origine. Elle a soutenu que M. A... n'apportait pas de preuves suffisant pour justifier une crainte fondée de torture ou de traitements inhumains, citant :
> "il n'est pas établi que les stipulations de l'article 3 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales auraient été méconnues".
2. Sur l'article 8 de la Convention : La cour a insisté sur l'absence de précisions concernant une éventuelle atteinte à la vie privée et familiale de M. A... en raison de son retour en Guinée. Elle a statué que le recours à cet article ne pouvait être pris en compte :
> "il n'assortit toutefois cette mention d'aucune précision circonstanciée de nature à permettre à la cour d'apprécier le bien-fondé du moyen".
3. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Bien que le texte de loi n'ait pas été cité spécifiquement dans les considérants, la procédure suivie par le préfet en matière de prise de décision concernant M. A... est explicitée sous ce cadre législatif.
Cette décision met en lumière la nécessité pour les demandeurs d'asile et les étrangers souhaitant rester sur le territoire français de fournir des éléments tangibles de leur intégration et des risques encourus, tout en respectant les exigences procédurales établies par le droit national et international.