Résumé de la décision
Mme D..., une ressortissante pakistanaise, a contesté un jugement du tribunal administratif d'Amiens qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral daté du 26 octobre 2017, l'obligeant à quitter le territoire français. Cette requête a été examinée par la cour qui a confirmé la décision du tribunal, considérant que l'arrêté ne portait pas atteinte disproportionnée à la vie privée et familiale de Mme D..., étant donné son manque d'attache particulière en France et ses conditions de santé.
Arguments pertinents
1. Situation familiale et sociale: La cour a noté que Mme D... vit en France depuis 2010, mais qu'elle n’a pas d'attache particulière dans le pays, son mari résidant en Italie. "Elle ne justifie, par ailleurs, d'aucune insertion sociale ou professionnelle."
2. État de santé: Bien que Mme D... ait évoqué des problèmes de santé, les éléments médicaux fournis ne démontraient pas l'impossibilité de bénéficier d'un suivi médical adéquat au Pakistan. La cour a précisé que "la circonstance [...] que Mme D... pourrait souffrir d'un problème de thyroïde [...] n'est pas, à elle seule, de nature à faire obstacle à son éloignement."
3. Respect des droits de l'enfant: Concernant les droits de ses enfants, la cour a souligné qu'il n'existait pas d'obstacles sérieux à leur scolarisation en dehors de la France, écartant ainsi les arguments relatifs à la convention internationale relative aux droits de l'enfant.
Interprétations et citations légales
1. Atteinte à la vie privée et familiale: La cour a évalué si l'arrêté préfectoral respectait l'article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, qui protège le droit au respect de la vie privée et familiale. Le jugement a confirmé que "le préfet de l'Oise n'a pas porté à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée au but en vue duquel l'arrêté a été pris."
2. Évaluation de l'insertion sociale et familiale: La décision repose également sur l'article L. 313-11 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, qui prévoit les critères de délivrance d'un titre de séjour. La cour a jugé que le préfet n'avait pas fait une "appréciation manifestement erronée des conséquences" de son arrêté sur la situation de Mme D....
3. Conventions internationales: La décision a rappelé les obligations découlant de la Convention internationale relative aux droits de l'enfant, reliant les considérations relatives au bien-être des enfants à la nécessité d’une évaluation rigoureuse des arrières plans familiaux ; toutefois, la cour a déterminé qu'il n'y avait pas de séparation directe entre Mme D... et ses enfants qui aurait justifié une annulation de l'arrêté.
En somme, la cour a ainsi rejeté la requête de Mme D..., confirmant la légitimité de la décision du préfet et le respect des dispositions légales et internationales en la matière.