Résumé de la décision
La cour administrative d'appel de Douai a annulé le jugement du tribunal administratif de Lille du 12 juillet 2018, qui avait renvoyé M. A...B... devant le ministre de l'éducation nationale pour la liquidation de ses droits à indemnisation pour le préjudice financier subis entre le 26 avril 2011, date de sa révocation, et le 26 mai 2016, date de son exclusion temporaire. La cour a conclu que M. B... n’avait plus droit à des traitements ou indemnités depuis sa révocation, ayant été annulée par un précédent arrêt. Par conséquent, sa demande d'indemnisation a été rejetée. De plus, la demande de sursis à exécution du jugement a été déclarée sans objet.
Arguments pertinents
1. Rétroactivité de la sanction de révocation: La cour a affirmé que l'annulation d'un jugement antérieur qui avait réintégré M. B... et réduit sa sanction à une exclusion temporaire a restauré rétroactivement la sanction de révocation. Ainsi, il n'avait plus droit à des rémunérations à partir de la date de la révocation (26 avril 2011). Ce point est souligné par l'argument suivant : « L'annulation... a eu pour conséquence de remettre rétroactivement en vigueur la sanction de révocation prononcée par l'arrêté du 26 avril 2011. »
2. Rejet des conclusions de M. B...: Le tribunal administratif a rendu une décision qui était jugée erronée par la cour, qui a soutenu que M. B... ne pouvait plus demander d'indemnisation pour la période visée, ce qui constitue un motif valable au rejet de sa demande.
3. Absence d'obligation de reporter l'audience: Au sujet d'une demande de report d'audience, la cour a précisé qu'il n’y a pas d’obligation légale pour le juge de motiver son refus, sauf s'il existait des motifs exceptionnels. Cette position renforce l'idée que chaque partie doit se préparer à l'audience dans les délais impartis.
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article L. 761-1: Cet article précise que les frais de justice sont à la charge de la partie perdante. La cour a indiqué que les conclusions de M. B...entendant à l'application de cet article doivent être rejetées, car la décision reconnaît que c'est le ministre de l'éducation nationale qui a obtenu gain de cause.
2. Régime des sanctions administratives: La cour doit gérer les conséquences des sanctions administratives et leur portée rétroactive. L'arrêt date du 8 novembre 2018 a mis un terme à l’effet suspensif antérieur donné à la réintégration de M. B.... Ce retour en arrière sur les effets de la révocation a été essentiel pour l'analyse des droits financiers de M. B..., comme indiqué dans le raisonnement : « M. B... n'a, dès lors, plus droit à un traitement et à ses accessoires depuis cette date. »
3. Absence de témoignage sur le report d'audience: La cour a statué qu'aucun motif n’a été donné pour justifier le report demandé par M. B..., conformément à la jurisprudence selon laquelle il n’y a pas d’obligation d’expliquer le refus, « La seule circonstance que M. B... ait introduit… n'est pas de nature à justifier le renvoi des présentes requêtes. »
En conclusion, la décision de la cour administrative d'appel est fondée sur l’interprétation des effets rétroactifs des décisions judiciaires concernant les sanctions administratives et la nécessité de respecter les procédures loyalement et sans délais excessifs.