Résumé de la décision
Dans cette affaire, le préfet du Pas-de-Calais a interjeté appel d'un jugement du tribunal administratif de Lille qui avait annulé son arrêté du 28 septembre 2018, ordonnant à M. D..., un ressortissant monténégrin, de quitter le territoire français. Le tribunal a jugé que la procédure suivie par le préfet était régulière, mais la cour d'appel a examiné d'autres moyens soulevés par M. D... concernant la légalité de l'arrêté. Finalement, la cour a annulé le jugement du tribunal administratif et a rejeté la demande de M. D..., confirmant la légalité de l'arrêté préfectoral.
Arguments pertinents
1. Régularité de la procédure : La cour a confirmé que la décision du préfet était fondée sur une procédure régulière, soulignant que M. D... avait été auditionné et avait eu l'opportunité de présenter ses observations. La cour a déclaré : "La décision l'obligeant à quitter le territoire français a ainsi été prise selon une procédure régulière."
2. Incompétence de l'auteur de la décision : La cour a rejeté le moyen d'incompétence, notant que le préfet avait délégué ses pouvoirs à un agent compétent pour signer la décision contestée. Elle a affirmé : "Par suite, le moyen tiré de l'incompétence de l'auteur de cette décision doit être écarté."
3. Atteinte à la vie privée et familiale : La cour a examiné si l'arrêté portait atteinte au droit au respect de la vie privée et familiale de M. D..., concluant que le préfet n'avait pas porté une atteinte disproportionnée à ce droit, en raison de l'absence de preuves d'une présence stable et ancienne en France. Elle a noté : "Compte tenu des conditions et de la durée de son séjour en France, le préfet du Pas-de-Calais n'a pas porté, au droit au respect de la vie privée et familiale de l'intéressé, une atteinte disproportionnée."
4. Intérêt supérieur de l'enfant : Concernant l'intérêt supérieur des enfants de M. D..., la cour a constaté qu'il ne prouvait pas l'intensité de ses liens avec eux ni sa contribution à leur éducation. Elle a déclaré : "Par suite, le moyen tiré de la méconnaissance des stipulations du paragraphe 1 de l'article 3 de la convention internationale relative aux droits de l'enfant doit être écarté."
Interprétations et citations légales
1. Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales - Article 8 : Ce texte protège le droit au respect de la vie privée et familiale. La cour a interprété que, dans le cas de M. D..., le préfet n'avait pas méconnu cet article, car l'atteinte à ce droit était proportionnée aux objectifs de l'arrêté.
2. Convention internationale relative aux droits de l'enfant - Article 3 : Ce texte stipule que "l'intérêt supérieur de l'enfant doit être une considération primordiale". La cour a souligné que, bien que M. D... ait des enfants, il n'a pas démontré l'intensité de ses liens avec eux, ce qui a conduit à l'écartement de ce moyen.
3. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Les dispositions de ce code régissent les conditions de séjour des étrangers en France. La cour a appliqué ces règles pour évaluer la légalité de l'arrêté préfectoral, concluant que le préfet avait agi dans le cadre de ses prérogatives.
En somme, la décision de la cour a été fondée sur une analyse rigoureuse des faits et des textes juridiques, confirmant la légalité de l'arrêté du préfet et rejetant les arguments de M. D... sur la base d'un manque de preuves substantielles.