Résumé de la décision
M. et Mme B... ont contesté une cotisation supplémentaire d'impôt sur le revenu pour l'année 2010, suite à un contrôle fiscal qui a remis en cause une réduction d'impôt liée à l'acquisition d'un hélicoptère. Le tribunal administratif d'Amiens a rejeté leur demande, estimant qu'ils ne justifiaient pas d'un investissement conforme aux dispositions fiscales. En appel, la cour a confirmé ce rejet, considérant que l'hélicoptère n'avait pas été exploité par la SAS AE1 Industries avant la date de l'acte d'acquisition, ce qui ne permettait pas de bénéficier de la réduction d'impôt.
Arguments pertinents
1. Non-justification de l'investissement : La cour a souligné que M. et Mme B... n'ont pas pu prouver que l'hélicoptère avait été exploité avant le 31 décembre 2010, date de l'acquisition. L'administration fiscale était donc fondée à estimer qu'ils ne remplissaient pas les conditions pour bénéficier de la réduction d'impôt prévue par l'article 199 undecies B du Code général des impôts.
2. Conditions d'exploitation : La cour a précisé que le fait générateur de la réduction d'impôt est lié à la date de création de l'immobilisation ou à sa livraison effective. En l'espèce, l'hélicoptère n'a pas été enregistré au nom de la SAS AE1 avant la fin de l'année 2010, ce qui a conduit à la conclusion que l'exploitation effective n'avait pas eu lieu.
Interprétations et citations légales
1. Code général des impôts - Article 199 undecies B : Cet article stipule que "les contribuables domiciliés en France peuvent bénéficier d'une réduction d'impôt sur le revenu à raison des investissements productifs neufs qu'ils réalisent dans les départements d'outre-mer". La cour a interprété cet article comme exigeant une preuve d'exploitation effective pour bénéficier de la réduction.
2. Code civil - Article 1583 : Cet article établit que "la vente est parfaite entre les parties dès qu'on est convenu de la chose et du prix". La cour a noté que, bien que la cession d'un aéronef soit parfaite entre les parties, son opposabilité aux tiers dépend de son inscription au registre, ce qui n'a pas été fait pour la SAS AE1.
3. Code des transports - Article L. 6121-2 : Cet article précise que "la cession de propriété est constatée par écrit et ne produit d'effet à l'égard des tiers que par son inscription". La cour a souligné que l'absence d'inscription au registre français d'immatriculation des aéronefs pour la SAS AE1 a eu un impact sur la reconnaissance de l'exploitation effective de l'hélicoptère.
En conclusion, la décision de la cour repose sur une interprétation stricte des conditions d'application de la réduction d'impôt, en mettant l'accent sur la nécessité d'une exploitation effective et d'une immatriculation conforme pour justifier l'investissement.