Résumé de la décision
M. A..., ressortissant ivoirien, a contesté l'arrêté du 25 mars 2019 de la préfète de la Seine-Maritime qui rejetait sa demande de titre de séjour "vie privée et familiale" et lui imposait une obligation de quitter le territoire français. Le tribunal administratif de Rouen a rejeté sa demande d'annulation de cet arrêté. M. A... a par la suite interjeté appel de cette décision. La cour a confirmé le jugement de première instance, considérant que M. A... ne remplissait pas les conditions requises pour la délivrance du titre de séjour et que l'administration avait correctement examiné sa situation.
Arguments pertinents
1. Vice de forme de la demande : La cour a statué que la préfète n'avait pas l'obligation de demander à M. A... de régulariser une éventuelle irrégularité, car sa demande n'était pas considérée comme incomplète. En effet, l'article L. 114-6 du Code des relations entre le public et l'administration stipule que l'administration doit inviter le demandeur à régulariser seulement si son dossier est affecté par un vice de forme :
> "Lorsqu'une demande adressée à une administration est affectée par un vice de forme ou de procédure... l'administration invite l'auteur de la demande à la régulariser..."
2. Application de la convention bilatérale : La cour a également rejeté l'argument basé sur l'article 8 de la convention entre la France et la Côte d'Ivoire, considérant que la demande de M. A... n'était pas présentée dans le cadre d'un regroupement familial. Ainsi, ce texte n'était pas applicable à son cas :
> "Les membres de la famille d'un ressortissant... peuvent être autorisés à rejoindre le chef de famille régulièrement établi..."
3. Conditions de séjour : M. A... ne prouvant pas qu'il pouvait prétendre à un regroupement familial ou à d'autres titres de séjour, a échoué à établir son droit à une carte de séjour temporaire en vertu de l'article L. 313-11 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers, qui prévoit cette possibilité sous certaines conditions.
> "L'étranger qui remplit cette condition, d'obtenir de plein droit à sa majorité la délivrance d'une carte de séjour temporaire..."
Interprétations et citations légales
La décision s’appuie sur plusieurs textes de loi qui ont été soigneusement interprétés par la cour. Les articles suivants sont pertinents :
- Code des relations entre le public et l'administration - Article L. 114-6 : Cet article garantit aux demandeurs le droit de régulariser une demande affectée par un vice de forme. La cour a appliqué cet article en précisant que M. A... n'était pas dans cette situation, car sa demande avait été examinée sur le fond.
- Convention entre la République française et la République de Côte d'Ivoire - Article 8 : Cette convention régule le séjour des membres de la famille et ne s'applique pas dans le cas de M. A..., car il n'a pas été démontré qu'il avait demandé un regroupement familial.
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-11 : Ce texte évoque les conditions permettant à un étranger d'obtenir un titre de séjour, dont M. A... ne pouvait bénéficier faute de justifications adéquates.
Dans l'ensemble, la décision souligne l'importance de respecter les procédures établies par la législation en matière de séjour des étrangers et précise que la jurisprudence administrative exige des preuves tangibles de l'éligibilité d'une personne à un titre de séjour. La cour a ainsi confirmé le jugement de première instance, rejetant tous les moyens soulevés par M. A... dans sa contestation.