Résumé de la décision
M. B... a formé un recours contre une ordonnance rendue par le tribunal administratif de Lyon le 17 avril 2019, qui avait refusé sa demande de suspension d'une décision de refus de titre de séjour et l'obligeant à quitter le territoire français. M. B... a contesté cette ordonnance, soutenant qu'il n'avait pas renoncé à sa requête par le dépôt d'une nouvelle demande de suspension dans le délai imparti. La cour a annulé l'ordonnance du tribunal administratif et a renvoyé l'affaire devant celui-ci pour qu'il statue sur la demande d'annulation de la décision contestée. Les conclusions de M. B... visant à obtenir la prise en charge des frais de justice par l'État ont été rejetées.
Arguments pertinents
1. Désistement présumé : La cour a rappelé que, selon l'article R. 612-5-2 du Code de justice administrative, lorsqu'une demande de suspension est rejetée pour défaut de moyen sérieux, le requérant a un mois pour confirmer le maintien de sa demande. Cette confirmation n'ayant pas été effectuée par M. B..., le tribunal avait considéré qu'il s'était désisté de sa requête. Toutefois, M. B... a fait valoir qu'il avait déposé une nouvelle demande de suspension, ce qui, selon la cour, montre qu'il a voulu maintenir sa demande initiale d'annulation.
2. Incompréhension des délais : La cour a interprété que le dépôt d’une nouvelle demande de suspension, bien que rejetée pour défaut d’urgence, constitue en soi une confirmation de la volonté de M. B... de poursuivre son action contre la décision initiale. Ainsi, l'argument selon lequel M. B... avait été réputé s'être désisté de sa requête a été jugé erroné.
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur plusieurs articles de lois et leur interprétation :
- Code de justice administrative - Article R. 612-5-2 : Cet article prévoit les circonstances dans lesquelles un requérant est réputé s'être désisté de sa requête si aucune confirmation n'est apportée dans un délai d'un mois après le rejet de la demande de suspension. Cette disposition met l'accent sur l'importance de la confirmation de la volonté du requérant de maintenir ses demandes dans un cadre procédural clair.
- La cour a également évoqué les implications juridiques d'une nouvelle demande de suspension faite par M. B..., soulignant que ce geste était suffisant pour indiquer son intention de ne pas abandonner sa requête initiale. En se référant à cette dynamique procédurale, la cour conclut que l'ordonnance contestée ne respectait pas les droits procéduraux de M. B..., entraînant son annulation.
En somme, la décision se fonde sur l'analyse des droits procéduraux en matière de désistement et de confirmation des demandes devant les juridictions administratives, ainsi que sur l'application rigoureuse des dispositions du Code de justice administrative.