Résumé de la décision
La cour a annulé le jugement du tribunal administratif de Grenoble du 12 février 2019, qui avait rejeté la demande de la SCI Andapa visant à annuler un certificat d'urbanisme du maire de Solérieux daté du 3 mai 2016. Ce certificat déclarait non réalisable un projet de construction de quatre logements au lieu-dit "Les Comtesses". La cour a conclu que le certificat en question n’était pas suffisamment motivé, ne satisfaisant pas aux exigences légales. En conséquence, la commune de Solérieux a été condamnée à verser 1 500 euros à la SCI Andapa en application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Absence de motivation du certificat d'urbanisme : La cour a jugé que le certificat ne précisait pas le cadre légal appliqué ni ne fournissait d’éléments factuels suffisants pour justifier le rejet du projet de construction, ce qui est contraire aux exigences posées par l’article R. 410-14 du code de l'urbanisme.
2. Effet dévolutif de l’appel : La cour a également noté que la demande de la SCI Andapa conférait à la cour le pouvoir d’examiner la légalité interne de l’acte attaqué, malgré le fait que le tribunal administratif n'ait pas abordé cette question dans sa décision initiale.
3. Résultat de l’annulation : En conséquence, la cour a annulé tant le jugement du tribunal administratif que le certificat d'urbanisme.
Interprétations et citations légales
1. Motivation requise pour un certificat d'urbanisme : L'article L. 410-1 du code de l'urbanisme stipule que le certificat d'urbanisme doit indiquer, notamment, "si le terrain peut être utilisé pour la réalisation de cette opération ainsi que l'état des équipements publics existants ou prévus". En parallèle, l'article R. 410-14 ajoute que lorsque la décision indique que le terrain ne peut être utilisé, "elle doit être motivée". Dans le cas présent, la cour a noté que le certificat "ne permet pas l'identification du texte dont le maire a fait application" et "ne satisfait ainsi pas à l'exigence de motivation posée".
2. Le principe de l'effet dévolutif : La cour a mentionné que, selon la jurisprudence, l'appel permet une réévaluation complète de la légalité de l'acte attaqué, renforçant ainsi l'argument selon lequel la cour peut examiner des moyens que le tribunal n'a pas abordés.
3. Article L. 761-1 : Cet article du code de justice administrative, qui traite des frais exposés par les parties dans le cadre d’un litige administratif, a été utilisé pour condamner la commune à verser une somme à la SCI Andapa, affirmant que "la somme que la commune de Solérieux demande au titre des frais qu'elle a exposés soit mise à la charge de la société requérante, qui n'est pas partie perdante" est hors de propos.
Cette décision met en lumière l'importance de la motivation des actes administratifs, en particulier en matière d'urbanisme, et affirme le rôle de la juridiction administrative dans le contrôle de la légalité des actes des collectivités locales.