Résumé de la décision
M. et Mme A... ont déposé une requête pour contester un jugement du tribunal administratif de Grenoble qui avait rejeté leur demande d'annulation d'un arrêté municipal du 27 juillet 2017, retirant une décision tacite de non-opposition à leur projet de division de parcelle. Ils soutenaient notamment que la décision serait tardive car ils n'avaient pas été régulièrement avisés de son existence, et contestaient la légalité de l'arrêté. Cependant, la cour a confirmé que l'arrêté avait été régulièrement notifié, ce qui rendait leur recours tardif. Par conséquent, la cour a rejeté leur requête, ainsi que les demandes de remboursement des frais.
Arguments pertinents
1. Regularité de la notification : La cour a estimé que le pli contenant l'arrêté avait bien été notifié le 2 août 2017, les époux A... n'ayant pas de boîte aux lettres à l'époque. La notification était donc valable, rendant tardif leur recours gracieux et leur recours devant le tribunal.
- Citation pertinente : "Le pli, qui n'a pas été retiré par les époux A... au bureau de poste, a été régulièrement notifié le 2 août 2017."
2. Caractère tardif des recours : Le tribunal a confirmé que, en raison de la notification valide, le recours des époux A... était tardif, ce qui justifiait le rejet de leur demande par les premiers juges.
- Citation pertinente : "C'est par suite à bon droit que les premiers juges ont rejeté comme tardive la demande de M. et Mme A..."
3. Dépens et frais : La cour a également rejeté les demandes formulées par les époux A... concernant le remboursement des frais, en déterminant qu'ils étaient la partie perdante, et a refusé la demande de la commune de Châtillon-Saint-Jean.
- Citation pertinente : "Les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce qu'il soit fait droit aux conclusions présentées par M. et Mme A... partie perdante."
Interprétations et citations légales
1. Notification des actes administratifs : Le recours à l'article R. 421-1 du Code de l'urbanisme est essentiel pour comprendre le cadre temporel dans lequel une contestation peut être formée. La cour a précisé que la notification doit être effectuée dans les deux mois suivant la publication ou la notification de la décision.
- Code de l'urbanisme - Article R. 421-1 : "La juridiction ne peut être saisie que par voie de recours formé contre une décision, et ce, dans les deux mois à partir de la notification ou de la publication de la décision attaquée."
2. Validité de la notification sans boîte aux lettres : La cour a soutenu que l'absence d'une boîte aux lettres ne menaçait pas la validité de la notification, affirmant que l'engagement de l'agent de La Poste avait permis une notification considérée comme régulière.
- Observation de la cour : "Ces mentions, qui font apparaître que, malgré l'absence de boîte aux lettres, le préposé a déposé un avis de passage sur la propriété des époux A..., n'apparaissent pas contradictoires."
3. Frais de justice : Le rejet des demandes de remboursement au titre de l'article L. 761-1 du Code de justice administrative confirme que seules les parties gagnantes peuvent se voir attribuer le remboursement des frais.
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : "Il n'y a pas lieu, dans les circonstances de l'espèce, de faire droit aux conclusions présentées par la commune de Châtillon-Saint-Jean au titre des mêmes dispositions."
Cette décision illustre comment la régularité procédurale et le respect des délais sont cruciaux dans le contentieux administratif, en particulier en matière de droit de l'urbanisme.