Résumé de la décision
Le tribunal administratif de Grenoble a rejeté la demande de Mmes F... et A... qui souhaitaient annuler la délibération du conseil municipal d'Alex, approuvée le 30 mai 2016, classant certaines parcelles en zone agricole. Les requérantes estimaient que ce classement était entaché d'une erreur manifeste d'appréciation. La cour a confirmé cette décision en considérant que le classement des parcelles en zone A était justifié, notamment par leur potentiel agricole et les objectifs de développement du plan local d'urbanisme (PLU). En conséquence, les requérantes ont été condamnées à verser 2 000 euros à la commune d'Alex au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Erreurs manifestes d'appréciation : La cour a statué que le classement en zone agricole des parcelles litigieuses ne comportait pas d'erreur manifeste d'appréciation. Elle a rappelé que les décisions sur le zonage dépendent de l'appréciation des auteurs du PLU et que ces décisions ne peuvent être censurées que si elles sont manifestement erronées : "leur appréciation sur ces différents points ne peut être censurée que... en cas d'erreur manifeste ou fondée sur des faits matériellement inexacts".
2. Justification du classement en zone agricole : La cour a constitué ses décisions sur les objectifs du PLU, qui visent à limiter l'étalement urbain et à maintenir le potentiel agronomique des terres. La proximité des parcelles avec des zones agricoles stratégiques a également été prise en compte : "Ces parcelles... ne sont pas dépourvues de potentiel agricole... et ouvrent sur une vaste zone agricole, d'ailleurs identifiée comme un espace agricole stratégique".
3. Circostance des équipements : Les requérantes ont également mal interprété la pertinence des infrastructures existantes, car "la circonstance qu'elles soient desservies par des équipements ne s'oppose pas à un classement en zone agricole", prouvant que même les terrains équipés peuvent être classés ainsi.
Interprétations et citations légales
1. Code de l'urbanisme - Article R. 151-22 : Cet article stipule que les zones agricoles peuvent être classées en zones A pour protéger le potentiel agronomique. Cela signifie que la protection des terres agricoles peut prévaloir sur d'autres considérations, telles que la proximité de l'urbanisation.
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Ce texte stipule que la somme que les requérants demandent pour couvrir leurs frais ne peut être mise à la charge de la partie qui n'est pas perdante dans le litige. Ainsi, la commune d'Alex, n'ayant pas perdu, a vu sa demande de remboursement de frais acceptée.
En conclusion, la décision rendue par la cour met en lumière les limites du contrôle du juge administratif sur les décisions d'urbanisme prises sur la base de considérations de développement durable et de spatialité agricole, tout en soulignant les modalités d'application des frais juridiques entre les parties au litige.