Résumé de la décision
Dans cette affaire, la société MHGE a contesté un jugement du tribunal administratif de Lyon qui avait rejeté sa demande d'annulation pour excès de pouvoir d'un permis de construire délivré par le maire de Meyzieu le 17 octobre 2013, permettant à la société Eiffage Immobilier Centre Est de construire un hôtel. Dans un arrêt du 3 mai 2018, la cour a sursis à statuer jusqu'à la délivrance d'un permis de construire modificatif. Ce permis a été délivré le 29 août 2018, et la cour a constaté que la société MHGE ne contestait pas sa légalité. Par conséquent, la cour a rejeté la requête de MHGE et les conclusions des autres parties concernant les frais de justice.
Arguments pertinents
1. La cour a d'abord rappelé que la décision contestée concernait un permis de construire dont les vices pouvaient être régularisés par un permis modificatif, en vertu de l'article L. 600-5-1 du code de l'urbanisme. Ce dernier stipule que les erreurs formelles peuvent être corrigées sans remettre en cause la légalité du permis initial, tant qu'un nouveau permis régularisant la situation est délivré.
> "la cour, faisant application de l'article L. 600-5-1 du code de l'urbanisme, après avoir estimé que les vices affectant la légalité de ce permis de construire [...] étaient susceptibles d'être régularisés par la délivrance d'un permis de construire modificatif".
2. En ce qui concerne la position de la société MHGE, la cour a constaté que celle-ci ne contestait pas la légalité du permis modificatif, ce qui impliquait qu'elle ne pouvait pas se plaindre du jugement initial rejetant sa demande, puisque ce jugement portait sur un permis désormais régularisé.
Interprétations et citations légales
L'interprétation de l'article L. 600-5-1 du code de l'urbanisme dans le présent arrêt revêt une importance particulière. Cet article permet la régularisation des vices affectant un permis de construire par la délivrance d'un permis modificatif. Cela signifie qu'une fois un permis modificatif accordé, il peut non seulement remédier aux défauts de forme ou de procédure, mais aussi "éteindre" le litige concernant le permis initial.
- Code de l'urbanisme - Article L. 600-5-1 : "Peuvent être régularisées par un permis de construire modificatif, les infractions à la réglementation d'urbanisme qui ne portent pas atteinte à l'ordre public."
Cette disposition est essentielle pour comprendre comment les erreurs de procédure ou les vices peuvent être corrigés, évitant ainsi l'anéantissement des projets de construction en raison de défauts formels.
La cour a également évoqué l'article L. 761-1 du code de justice administrative, qui régit l'attribution des frais de justice lors des litiges administratifs. Ce dernier précise que les frais exposés ne peuvent être mis à la charge de la partie qui n'a pas été perdante, ce qui explique le rejet des demandes d'indemnisation des parties adverses.
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : "Dans les instances devant les juridictions administratives, les frais exposés par une partie ne peuvent être mis à la charge de l'autre partie que si celle-ci a succombé."
En somme, la cour a statué en faveur de la légalité de l'autorisation de construire, tout en s'assurant que les dispositions légales entourant la régularisation et les frais de justice étaient correctement appliquées.