Résumé de la décision :
La cour a rejeté la requête de M. et Mme A..., assistante familiale, qui demandaient l’annulation du jugement du tribunal administratif de Clermont-Ferrand. Ils contestaient la décision du département de l'Allier de mettre fin à leur contrat de " maison d'accueil familial ". Les requérants soutenaient des préjudices financiers et moraux découlant de cette décision. La cour a confirmé que la suppression des " maisons d'accueil familial " était légalement justifiée par la nécessité d'adapter l'accueil des jeunes et le contexte budgétaire. Le jugement a été rendu le 6 mai 2021.
Arguments pertinents :
1. Légalité de la décision de suppression :
La cour a indiqué que le département de l'Allier avait légitimement mis fin à la convention en raison de l'évolution des besoins d'accueil des jeunes confiés à l'aide sociale à l'enfance (ASE). Cela a été justifié par un « contexte budgétaire très contraint » et une « nécessité de faire évoluer les solutions d'accueil » pour des jeunes présentant des « profils complexes ».
2. Responsabilité des requérants :
M. et Mme A... ont pris le risque de s'engager financièrement sans garantie de pérennité du dispositif. La cour a noté : « ils ont pris le risque de déterminer leur capacité de remboursement en considérant acquis le maintien d'un accueil ».
3. Impact limité de la décision :
La cour a souligné que la décision de mettre fin au contrat n’avait pas rompu leur emploi d’assistant familial ni affecté le nombre d’agréments. La séparation avec les enfants accueillis ne s'est pas faite dans des conditions brutales, ce qui a conduit à un rejet des arguments de préjudice moral.
Interprétations et citations légales :
La décision s’appuie sur des interprétations spécifiques du Code de l’action sociale et des familles et du Code de justice administrative. Les arguments examinés comprennent :
- Adaptation à l'évolution des besoins : Le département a évoqué la nécessité de faire évoluer l'accueil en raison de la demande croissante de solutions adaptées à des profils complexes. Cette approche est conforme au Code de l'action sociale et des familles, visant à garantir des conditions d'accueil appropriées (article non spécifié).
- Préavis de six mois : La cour rappelle que la convention stipulait un préavis de six mois avant sa dénonciation, ce qui atteste de la prévoyance et de la non-immédiateté de la séparation, conformément au principe de la prise en charge progressive dans l'accueil des jeunes, comme le mentionne le Code de justice administrative - Article R. 611-8, qui régit les modalités de notification des décisions administratives.
- Évaluation des dommages : En effectuant une analyse des pertes revendiquées, la cour a affirmé que M. et Mme A... n'ont pas prouvé que la décision du département ait entraîné une perte nette de revenus significative. Cela renvoie aux obligations de preuve en matière de préjudice, où il incombe aux demandeurs de démontrer l'impact financier direct de la décision.
Ces analyses montrent comment la cour a équilibré les intérêts de l'administration publique, la nécessité d'évolution des dispositifs d'accueil et les droits des assistantes familiales dans un contexte juridique délicat.