Résumé de la décision
M. D..., un ressortissant algérien, a interjeté appel d’un jugement du tribunal administratif de Lyon qui avait rejeté sa demande contre des décisions du préfet du Rhône en date du 30 janvier 2018. Ces décisions incluaient un refus de délivrance d'un certificat de résidence d'un an, une obligation de quitter le territoire français dans un délai de trente jours, ainsi qu'une interdiction de retour sur le territoire français pour une durée de dix-huit mois. Après avoir examiné les arguments de M. D..., la cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, considérant que les moyens soulevés ne fournissaient pas de justifications supplémentaires et décidant ainsi de rejeter sa requête.
Arguments pertinents
Les principaux arguments de M. D... reposaient sur les points suivants :
1. Vice de procédure : Il a invoqué que la décision de refus de séjour était entachée d’un vice de procédure car la commission du titre de séjour n'avait pas été saisie, malgré le fait qu'il remplissait les conditions nécessaires au titre de l’article L. 313-14 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile.
2. Erreurs manifestes d'appréciation : Il soutenait que la décision du préfet contenait des erreurs manifestes d’appréciation concernant sa situation personnelle, notamment sur sa domiciliation et sa vie privée et familiale.
3. Violation des conventions internationales : Il a affirmé que les décisions prenaient en défaut les stipulations pertinentes de l'accord franco-algérien du 27 décembre 1968, ainsi que l’article 8 de la convention européenne des droits de l'homme et l'article 3-1 de la convention internationale des droits de l'enfant.
4. Conséquences légales : M. D... arguait que l'illégalité de la décision de refus de séjour entraînait également l'annulation des décisions subséquentes, notamment l'obligation de quitter le territoire et l’interdiction de retour.
La cour a rejeté ces arguments, considérant qu'ils n'étaient pas assortis de précisions ou de justifications supplémentaires, ce qui a conduit à une décision d'adoption des motifs retenus par les premiers juges.
Interprétations et citations légales
La cour s'est appuyée sur plusieurs textes juridiques dans son analyse :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-14 : Cette disposition traite des conditions selon lesquelles un étranger peut obtenir un titre de séjour en France. M. D... affirmait satisfaire à ces conditions, mais la cour a noté que la procédure suivie était conforme aux exigences légales, détournant ainsi cet argument.
- Accord franco-algérien du 27 décembre 1968 : Les articles 1° et 5° de l'article 6 ainsi que le b) de l'article 7 évoquent les droits des ressortissants algériens en France. La cour a estimé que les décisions du préfet étaient justifiées au regard de la situation personnelle de M. D..., sans qu'une violation de ces dispositions puisse être établie.
- Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme - Article 8 : Cet article garantit le droit au respect de la vie privée et familiale. M. D... soutenait que sa situation familiale justifiait la délivrance d'un titre de séjour, mais la cour n'a pas reconnu d'erreur manifeste d'appréciation à cet égard.
- Convention internationale relative aux droits de l'enfant - Article 3-1 : Ce texte impose de prendre en compte l'intérêt supérieur de l'enfant dans toute décision qui le concerne. La cour a considéré que l'appréciation du préfet avait pris en compte les éléments concernés.
L'ensemble de ces considérations a conduit la cour à confirmer que la requête de M. D... devait être rejetée, sans que ses conclusions concernant l'injonction ou les frais de justice soient acceptées.