Résumé de la décision :
La décision se rapporte à un litige entre la SAS Distribution Casino France et la SAS Unipol, concernant une extension de surface de vente d'un magasin " Intermarché ". La SAS Distribution Casino France a contestant la décision favorable de la Commission départementale d'aménagement commercial mais a finalement décidé de se désister de son recours devant la CNAC. Dans ce cadre, le tribunal a donné acte du désistement, et a ordonné à la SAS Distribution Casino France de verser 2 000 euros aux autres parties au titre des frais.
Arguments pertinents :
1. Recevabilité du recours : La SAS Distribution Casino France a initialement justifié son intérêt à agir et la recevabilité de son recours, en précisant avoir respecté les formalités de notification requis par le Code de l'urbanisme (article R. 600-1).
2. Dossier incomplet : La SAS Distribution Casino France a argumenté que le dossier de demande d’autorisation d’exploitation commerciale était complet. Cependant, la décision a signalé que le demandeur n’a pas fourni d'études d’impact concernant l’animation et le développement économique locales, méconnaissant ainsi les articles L. 750-1 et L. 752-6 du Code de commerce, ce qui remet en question la viabilité du projet.
3. Impact sur la vie urbaine : La cour a souligné que le projet aurait un impact négatif sur l’animation de la vie urbaine et sur les flux de circulation, en raison notamment d’une qualité environnementale et d'une insertion architecturale jugées insuffisantes.
4. Désistement : La SAS Distribution Casino France a officiellement annoncé son désistement, ce qui a été considéré comme pur et simple, permettant au tribunal de donner acte de cette décision.
Interprétations et citations légales :
1. Code de l'urbanisme - Article R. 600-1 : Cet article impose des formalités de notification susceptible de lier l'intérêt à agir d'une partie. Cela signifie que pour qu'un recours soit recevable, il doit prouver qu'il a respecté ces formalités, ce qui a été initialement validé lors du processus.
2. Code de commerce - Articles L. 750-1 et L. 752-6 : Ces articles stipulent qu'une demande d'autorisation d'exploitation commerciale doit également prendre en compte son impact sur l'animation de la vie urbaine et les aspects économiques des centres-villes. La cour a utilisé ce cadre juridique pour critiquer le dossier soumis, notant que « le projet méconnait ces articles et aura un impact négatif » sur l'animation.
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article prévoit que les frais exposés par une partie peuvent être mis à la charge de l'autre partie en cas de succès. Le tribunal a décidé que, bien que la SAS Distribution Casino France se soit désistée, elle devait néanmoins couvrir une partie des frais engagés par ses opposants, considérant que « la situation procédurale le justifiait ».
Ainsi, par cette décision, la cour a clairement souligné la nécessité d'une analyse approfondie des impacts économiques et urbains associés aux projets d’aménagement commercial, tout en rappelant les conséquences pécuniaires d’un désistement dans le cadre juridique administratif.