Résumé de la décision
M. B..., ressortissant ukrainien, a contesté le refus de son titre de séjour et l'arrestation de son obligation de quitter le territoire français par le préfet de Saône-et-Loire. Le président du tribunal administratif de Dijon a rejeté sa demande par un jugement du 29 septembre 2017, qui a été ultérieurement confirmé par la cour administrative d'appel. Cette dernière a jugé que la décision du préfet était suffisamment motivée et conforme aux dispositions de la convention européenne des droits de l'homme, notamment en ce qui concerne le droit à la vie privée et familiale (article 8), sans porter une atteinte disproportionnée à ses droits.
Arguments pertinents
1. Dispense d'instruction : La cour a validé la décision du président du tribunal administratif d'appliquer l'article R. 611-8 du code de justice administrative, lequel stipule que la dispense d'instruction est appropriée lorsque la solution de l'affaire semble d'ores et déjà certaine. La cour a souligné que cela ne compromet pas le caractère contradictoire de la procédure.
2. Motivation suffisante : Bien que le jugement ait été succinct, la cour a considéré que la motivation était suffisante, affirmant que le juge n’était pas tenu de répondre en détail à chaque argument avancé par M. B...
3. Examen spécifique de la situation : M. B... n’a pas réussi à prouver que le préfet n’avait pas procédé à un examen particulier de sa situation avant de refuser de lui délivrer un titre de séjour. La cour a constaté que la décision contenait les éléments juridiques et factuels justifiant le refus.
4. Droit à la vie privée et familiale : En s’appuyant sur la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme, la cour a conclu que le refus de titre de séjour portait sur la situation personnelle de M. B..., sans constituer une atteinte disproportionnée à son droit à la vie privée et familiale.
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article R. 611-8 : Cet article permet au président d’un tribunal administratif de dispenser d'instruction si la solution est d'ores et déjà certaine. La cour a interprété cet article comme respectant le caractère contradictoire de la procédure, laissant entendre qu’une telle dispense ne constitue pas une violation du droit au procès équitable.
2. Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme - Article 8 : La cour a cité cet article pour évaluer la légitimité de l’ingérence dans la vie personnelle de M. B... Elle a noté que cette ingérence doit être "prévue par la loi" et "nécessaire dans une société démocratique". Cela souligne que toute restriction au droit à la vie privée doit être soigneusement justifiée.
3. La cour a également rappelé que "le refus de titre de séjour… n'a pas, au regard des buts poursuivis, porté d'atteinte disproportionnée à son droit au respect de la vie privée et familiale" (paragraphe 7).
Conclusion
La cour a décidé de rejeter la requête de M. B..., confirmant que les décisions du préfet et le jugement du tribunal administratif étaient justifiés tant en termes de procédure que de fond, se fondant sur l'application appropriée de la législation en vigueur et des normes internationales relatives aux droits de l'homme.