Résumé de la décision
M. B..., un ressortissant camerounais né en octobre 1997, a fait appel d'un jugement du tribunal administratif de Grenoble qui a rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral du 18 février 2020, lui ordonnant de quitter le territoire français dans un délai de trente jours. Dans son appel, M. B... a soutenu diverses irrégularités liées à son statut, mettant en avant des erreurs matérielles et des violations de ses droits au titre de sa vie privée et familiale. La Cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, rejetant les arguments de M. B... et statuant que l'arrêté préfectoral n'était pas entaché d'erreurs manifestes d'appréciation.
Arguments pertinents
1. État de présence sur le territoire : La Cour a noté que M. B... ne pouvait pas se prévaloir de sa présence irrégulière sur le territoire français pour justifier une intégration ou une activité professionnelle, disant que son mariage avec une ressortissante française était récent et postérieur à l'arrêté. Le jugement a affirmé que « M. B... ne saurait utilement se prévaloir de sa présence constamment irrégulière depuis 2014 pour démontrer son insertion. »
2. Droit au respect de la vie privée et familiale : Concernant l'article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme, la Cour a argué que l'arrêté n'imposait pas une atteinte disproportionnée au droit au respect de la vie privée et familiale de M. B..., considérant qu'il n'était pas fondé à prétendre cela ni à parler d'une erreur manifeste d'appréciation : « Dans ces conditions, il n'est pas fondé à soutenir que l'arrêté en litige aurait porté une atteinte disproportionnée à son droit au respect de sa vie privée et familiale. »
Interprétations et citations légales
1. Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales - Article 8 : Cet article consacre le droit au respect de la vie privée et familiale, mais la Cour a précisé que la protection de ce droit n'est pas absolue et dépend des circonstances individuelles. La jurisprudence reconnaît que l'État a le droit de réguler l'entrée et le séjour des étrangers, même si cela implique des restrictions à leurs droits.
2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Bien que cette décision ne cite pas spécifiquement des articles du Code, elle se fonde sur les principes établis dans ce code qui encadrent les conditions de séjour des étrangers et les éléments de régularisation.
3. Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 - Article 37 et Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Ces articles concernant l'aide juridictionnelle et la prise en charge des frais de justice par l'État n'ont pas été retenus par la Cour, laissant ainsi M. B... supporter l'ensemble des frais liés à sa procédure, puisque sa requête principale a été rejetée.
En conclusion, la décision illustre une application stricte des normes liées à l'immigration, le respect des droits individuels tout en tenant compte de la légitime prérogative de l'État à réguler l'entrée et le séjour des étrangers sur son territoire.