Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. C..., représenté par son avocat, demande l'annulation d'un jugement et d'un arrêté préfectoral daté du 8 août 2019, refusant de lui délivrer une carte de séjour temporaire "vie privée et familiale" et lui enjoignant de quitter le territoire français. La cour a rejeté toutes les demandes de M. C..., confirmant que l'arrêté n'était pas entaché de défaut de motivation et que le refus de titre de séjour ne portait pas atteinte à ses droits en vertu de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme. En conséquent, la requête de M. C... a été rejetée.
Arguments pertinents
1. Sur le défaut de motivation : La cour a précisé que l'exigence de motivation ne signifie pas que tous les éléments favorables à M. C... doivent être mentionnés. L'arrêté contesté a été jugé suffisamment motivé, car il n'est pas nécessaire qu'il comporte tous les éléments que M. C... considère comme favorables. La cour évoque : « Il suit de là que l'arrêté attaqué n'est pas entaché d'un défaut de motivation pour ne pas comporter le rappel d'éléments que M. C... regarde comme lui étant favorables ».
2. Sur l'article 8 de la Convention : La cour a statué que le droit à la vie familiale ne permet pas à un étranger de choisir librement le lieu où implanter son centre d'intérêt. En ce sens, M. C..., qui a vécu la majorité de sa vie au Cameroun, ne pouvait pas revendiquer un droit de séjour en France uniquement du fait de son souhait de vivre avec sa famille. Ainsi, la cour a déclaré : « M. C... qui a vécu la majeure partie de son existence au Cameroun […] n'est dès lors pas fondé à soutenir que le centre de ses intérêts se trouverait en France ».
3. Sur l'erreur manifeste d'appréciation : La cour a aussi rejeté le moyen tiré d'une erreur manifeste d'appréciation, constatant que M. C... n'a pas présenté de motifs humanitaires impérieux justifiant une exceptionnelle tolérance par rapport aux dispositions légales en matière de séjour. Au regard de ces éléments, la cour conclut : « Il résulte de ce qui précède que M. C... n'est pas fondé à soutenir que c'est à tort que […] le tribunal administratif de Lyon a rejeté sa demande ».
Interprétations et citations légales
1. Exigences de motivation : La décision rappelle que l'exigence de motivation des décisions administratives ne concerne que les motifs sur lesquels se fonde l'administration. Les articles pertinents incluent :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 511-1 : Cet article stipule que l’administration doit motiver ses décisions "lorsqu’elles portent atteinte à la vie privée et familiale".
- Code des relations entre le public et l'administration - Articles L. 211-2 et L. 211-4 : Ces articles prévoient également des règles sur la motivation des décisions administratives.
2. Droit au respect de la vie familiale : Ce principe, inscrit dans l’article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, affirme le droit à une vie familiale respectée. Cependant, la cour rappelle que ce droit ne justifie pas un séjour en France pour des raisons d'intérêt personnel.
3. Nécessité humanitaire et erreur manifeste d'appréciation : Les dispositions sur les situations de séjour au regard de l'humanitaire sont traitées sous :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-14 : Cet article définit les conditions dans lesquelles un étranger peut demander à obtenir un titre de séjour pour des raisons humanitaires. La cour a constaté que M. C... n'a pas établi de nécessité impérieuse justifiant son maintien sur le territoire français.
Ainsi, les arguments de M. C... ont été jugés non fondés et la demande d'injonctions et de réparations financières a été également rejetée.