Résumé de la décision
M. D... a contesté un arrêté du préfet de l'Ardèche en demandant son annulation, ainsi que la délivrance d’un titre de séjour et une indemnité pour frais d’avocat. Il a soutenu que l'arrêté violaient certains droits protégés par la Convention européenne des droits de l'homme et des dispositions du Code de l'entrée et du séjour des étrangers. La cour a rejeté sa requête, concluant que l'arrêté ne portait pas atteinte à ses droits et que les arguments avancés ne justifiaient pas son maintien sur le territoire français.
Arguments pertinents
Les principaux arguments examinés par la cour incluent :
1. Droit à un procès équitable : La cour a précisé que le droit garanti par l’article 6 de la Convention européenne des droits de l'homme ne s'applique qu'aux instances juridictionnelles, rendant inopérant le moyen tiré de la méconnaissance de ce droit à l'égard de l'arrêté administratif contesté.
2. Obligation de quitter le territoire : L'obligation de quitter le territoire ne constitue pas une assignation à un pays spécifique pour un étranger irrégulier et les risques allégués dans le pays d'origine de M. D... ont été jugés inopérants.
3. Absence de circonstances exceptionnelles : La cour a aussi noté que M. D... n’a allégué aucune circonstance impérieuse qui nécessiterait son maintien en France, notamment son intégration familiale.
4. Risques en cas de retour en Ukraine : La cour a confirmé que M. D... n'avait pas prouvé que son retour en Ukraine comportait des risques pour sa sécurité, en se basant sur le fait qu’il avait servi les intérêts de l’État ukrainien, ce qui réduit la probabilité de complications à son retour.
L'arrêt indique : "M. D... n'établit pas... la réalité des risques qu'il allègue encourir en cas de retour en Ukraine."
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur plusieurs textes de loi et conventions :
1. Convention européenne des droits de l'homme - Article 6 : Selon la cour, "le droit à un procès équitable s'applique aux instances juridictionnelles à l'exclusion des décisions administratives", ce qui écarte les réclamations de M. D... en ce sens.
2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-14 et L. 513-2 : Ces articles stipulent les conditions dans lesquelles un étranger ne peut être éloigné d’un pays. L'article L. 513-2 mentionne que "Un étranger ne peut être éloigné à destination d'un pays s'il établit que sa vie ou sa liberté y sont menacées". La cour a jugé que M. D... n’a pas apporté des preuves suffisantes pour justifier qu'il serait exposé à des traitements contraires aux stipulations de l’article 3 de la Convention.
3. Article 8 de la Convention : Évoqué dans le cadre de la vie privée et familiale, la cour a conclu qu'aucune atteinte excessive n’avait été portée à ce droit, compte tenu des faits de la situation de M. D..., notamment en raison du caractère récent de son séjour en France et de ses liens en Ukraine.
En conclusion, la décision de la cour précise que M. D... ne peut pas revendiquer de manière valide l'illégalité de l'arrêté du préfet, le rejet de sa demande d'annulation et d'aide juridictionnelle. La cour, dans son approche juridique, a veillé à distinguer les différents mécanismes de protection introduits par les textes législatifs et conventionnels.