Résumé de la décision
M. A... B... a demandé l'annulation de deux arrêtés du 14 août 2019, pris par le préfet des Bouches-du-Rhône, qui portaient sur son transfert aux autorités italiennes et son assignation à résidence. Le tribunal administratif de Marseille a rejeté sa demande par un jugement du 19 août 2019. En appel, la cour a constaté que la demande d'asile de M. B... avait été reprise par les autorités françaises après l'abrogation des arrêtés en question, rendant la demande d'annulation sans objet. Par conséquent, la cour n'a pas statué sur les demandes d'annulation et a rejeté le surplus des conclusions.
Arguments pertinents
1. Absence de commencement d'exécution des arrêtés : La cour a établi que les arrêtés contestés n'avaient pas reçu de commencement d'exécution avant d'être abrogés, ce qui a rendu les conclusions aux fins d'annulation sans objet. La décision souligne que si les actes administratifs n'ont pas commencé leur exécution, leur annulation n'est pas nécessaire.
- « [...] les arrêtés contestés n'ayant pas reçu de commencement d'exécution avant d'être abrogés, les conclusions aux fins d'annulation sont devenues sans objet. »
2. Reprise de la demande d'asile : La cour note que la reprise de la demande d'asile de M. B... par le préfet, suite à l’échec de la procédure Dublin, signifie que la France a reconnu sa responsabilité dans l'examen de cette demande d'asile, ce qui abroge essentiellement les arrêtés contestés.
- « [...] le préfet des Bouches-du-Rhône a procédé à la reprise de la demande d'asile de M. B... en procédure normale [...] . »
Interprétations et citations légales
1. Article R. 222-1 du Code de justice administrative : Cet article définit les compétences des présidents des formations de jugement des cours administratives d'appel, notamment la possibilité de constater qu'il n'y a pas lieu de statuer sur une requête qui ne présente plus d'objet.
- « [...] les présidents de formation de jugement [...] peuvent, par ordonnance : [...] 3° Constater qu'il n'y a pas lieu de statuer sur une requête ; [...] »
2. Implication de la reconnaissance de responsabilité dans le droit d'asile : La décision se fonde sur le principe selon lequel lorsqu'un État reconnaît sa responsabilité dans l'examen d'une demande d'asile, il en découle l'abrogation des décisions antérieures contraires. Cela témoigne de l'importance du droit d'asile en tant que droit fondamental.
- « [...] cette reconnaissance par la France de sa responsabilité dans l'examen de la demande d'asile a implicitement mais nécessairement abrogé les deux arrêtés en litige. »
3. Dispositions liées aux frais d'avocat : La cour a également décidé qu'aucun droit ne serait fait sur les demandes de M. B... relatives aux frais d'avocat, en raison de l'absence de lieu à statuer sur les conclusions d'annulation.
- « [...] il n'y a pas lieu de faire droit aux conclusions de M. B... tendant à l'application des dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative [...] »
Ces éléments montrent comment la cour a navigué entre les limites de sa compétence, les évolutions juridiques entourant la demande d'asile de M. B..., et les implications procédurales des actes administratifs contestés.