Résumé de la décision
M. B..., représenté par son avocat, a interjeté appel d'un jugement rendu par le tribunal administratif de Marseille le 9 octobre 2017 qui avait rejeté sa demande concernant un arrêté du préfet des Bouches-du-Rhône. Cet arrêté refusait la délivrance d'un titre de séjour à M. B... et ordonnait son éloignement du territoire français. L'appel de M. B... a été rebouté par la Cour administrative d'appel de Marseille le 9 mai 2018 sur la base d'une irrecevabilité manifeste de sa requête en raison de son dépôt tardif, ayant dépassé le délai d'un mois après notification du jugement.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité de la requête : La Cour a statué que le tribunal administratif avait régulièrement notifié M. B... le jugement le 16 octobre 2017. La demande d'aide juridictionnelle déposée le 16 novembre 2017 a interrompu le délai d'appel d'un mois. La décision d'admission à l'aide juridictionnelle est intervenue le 22 janvier 2018, mais le pli contenant cette décision n'a été reçu par M. B... qu'après le 5 février 2018. Dès lors, la Cour a considéré que le délai d'un mois pour faire appel avait recommencé à courir à compter du 5 février 2018, et que la requête enregistrée le 22 mars 2018 était donc tardive.
2. Examen des délais : Selon l'article R. 776-9 du Code de justice administrative, le délai d'appel est d'un mois à compter de la notification du jugement. La Cour a conclu que le délai était interrompu jusqu'à la notification de la décision d'aide juridictionnelle, mais a précisé que le démarrage du nouveau délai courait à compter de la réception effective.
Interprétations et citations légales
1. Interruption du délai d'appel : Cette idée est fondée sur le décret n° 91-1266 du 19 décembre 1991, qui précise que la demande d'aide juridictionnelle interrompt le délai de pourvoi. L'article 39 de ce décret stipule : "Lorsqu'une demande d'aide juridictionnelle [...] est adressée au bureau d'aide juridictionnelle [...] avant l'expiration du délai imparti pour le dépôt du pourvoi ou des mémoires, ce délai est interrompu." Cette disposition souligne l'importance de l'accès à la justice pour ceux qui ne peuvent se permettre de payer des frais juridiques.
2. Délais d'appel : L'article R. 776-9 du Code de justice administrative fixe le cadre temporel dans lequel les appels doivent être interjetés, affirmant que : "Le délai d'appel est d'un mois. Il court à compter du jour où le jugement a été notifié à la partie intéressée." Cela souligne l'importance de respecter les délais prescrits, qui sont cruciaux pour le bon fonctionnement du système judiciaire.
3. Notion de réception : La question de la date de réception de la décision d'aide juridictionnelle, ainsi que de la notification de ce jugement, est centrale dans cette affaire, car elle détermine le moment à partir duquel M. B... pouvait légitimement espérer faire appel. La Cour a précisé que "la date à laquelle un auxiliaire de justice a été désigné" est une référence temporelle essentielle pour ce qui est de redémarrer le décompte du délai d'appel.
En conclusion, la décision de la Cour administrative d'appel de Marseille repose sur une stricte application des règles procédurales encadrant les délais d'appel et l'interruption de ces délais par une demande d'aide juridictionnelle, démontrant la rigueur juridique dont fait preuve la juridiction dans le traitement des recours.