Résumé de la décision
La Cour administrative d'appel a été saisie par Mme A... qui demandait l'annulation d'un jugement du tribunal administratif de Toulon et d'un arrêté de refus de permis de construire émis par le maire de Toulon. Mme A... souhaitait également que la Cour enjoigne la mairie de lui délivrer le permis dans un délai d'un mois, sous astreinte. La Cour a rejeté la requête de Mme A..., confirmant que le refus de permis de construire était fondé sur des motifs légaux, notamment la méconnaissance des prescriptions du plan local d'urbanisme relatives à la desserte des terrains.
Arguments pertinents
1. Erreur d'appréciation : La Cour relève que le maire de Toulon avait entaché sa décision par une "erreur d'appréciation" ne respectant pas l'article UE 11 du règlement du PLU concernant l'harmonie des constructions et leur adaptation à l'environnement. Cependant, ce constat a été contrebalancé par la reconnaissance d’un autre motif de refus basé sur l'article UE 3. La Cour a précisé que ce dernier motif justifiait légalement le refus, ce qui a conduit au rejet de la requête.
> « Le maire a pu à bon droit se fonder sur le fait que les caractéristiques de cette voie ne permettaient pas d’assurer une desserte conforme de l’opération envisagée. »
2. Non-fondement de la demande : Le tribunal administratif a correctement rejeté la demande de Mme A... car elle ne pouvait pas contester le refus qui reposait sur des motifs raisonnablement justifiables.
> « Il résulte de tout ce qui précède que Mme A... n'est pas fondée à se plaindre de ce que c'est à tort que, par le jugement attaqué, le tribunal administratif de Toulon a rejeté sa demande. »
3. Frais de justice : La Cour a également statué sur les frais de justice, indiquant que la commune de Toulon, qui n’était pas la partie perdante, avait droit à une somme au titre de l’article L. 761-1.
> « Les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce qu'il soit fait droit aux conclusions de Mme A... dirigées contre la commune de Toulon qui n'est pas, dans la présente instance, la partie perdante. »
Interprétations et citations légales
1. Article UE 11 du PLU : Cet article impose que les constructions doivent être en harmonie avec l'environnement et ne pas nuire à la cohérence architecturale de la zone. La Cour a constaté que le refus fondé sur cet article était illégal en raison d'une erreur d'appréciation de la part du maire.
> « Les constructions doivent présenter une simplicité de volume, une unité d'aspect et de matériaux, en harmonie avec leur environnement bâti et naturel. »
2. Article UE 3 du PLU : Cet article stipule que les terrains doivent être desservis par des voies adéquates. La Cour a considéré ce critère comme légitime et pertinent dans le cadre de l'évaluation de la desserte des terrains par des voies publiques ou privées.
> « Les terrains doivent être desservis par des voies publiques ou privées, répondant à l'importance et à la destination de la construction. »
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article concerne le remboursement des frais de justice dans les litiges administratifs. La décision engage les parties perdantes à couvrir les frais de la partie gagnante, renforçant l'idée que la commune de Toulon était en conformité en demandant des frais à Mme A...
> « Il y a lieu en revanche, dans les circonstances de l’espèce, de mettre à la charge de Mme A... la somme de 1 500 euros. »
En tout, la décision a mis en exergue l'importance de la conformité aux règles d'urbanisme, tout en clarifiant les modalités d'application du droit administratif, particulièrement en matière de contentieux des permis de construire.