Résumé de la décision
Le tribunal administratif de Nice, par un jugement n° 1901617 et 1604563 en date du 10 novembre 2021, a annulé la délibération du conseil municipal de Nice qui supprimait le poste de dentiste scolaire, ainsi que les décisions et l'arrêté du maire liés à cette suppression. Le tribunal a enjoint la commune de Nice à reconstituer la carrière et les droits sociaux de M. A..., et a condamné la commune à verser 1 500 euros pour les frais du litige, tout en rejetant le surplus des demandes. La commune de Nice a ensuite demandé à la cour d'appel, par requête enregistrée le 14 janvier 2022, le sursis à exécution de ce jugement, ce qui a été rejeté.
Arguments pertinents
1. Sursis à exécution : La commune de Nice a fait valoir que la délibération contestée avait été adoptée à l'unanimité par le conseil municipal et qu'aucun vote effectif n'était nécessaire. Le tribunal a considéré que "l'unique moyen soulevé par la commune de Nice ne paraît pas de nature à justifier, outre l'annulation du jugement attaqué, le rejet des demandes de M. A...".
2. Conséquences de l'exécution : La commune a soutenu que l'exécution du jugement entraînerait des conséquences difficilement réparables. Cependant, le tribunal a statué qu'il n'était pas établi que l'exécution du jugement entraînerait effectivement de telles conséquences, notant qu'il n'était pas en mesure de constater des éléments clairs à cet égard.
Interprétations et citations légales
L'analyse des articles du code de justice administrative appliqués dans la décision permet d'éclaircir les conditions de recours au sursis à exécution :
- Code de justice administrative - Article R. 811-15 : Cet article permet à la juridiction d'appel d'ordonner un sursis à l'exécution d'un jugement annulant une décision administrative, sous réserve que les moyens d'appel soient sérieux. La cour a estimé que les arguments de la commune ne remplissaient pas cette condition : "l'unique moyen soulevé... ne paraît pas de nature à justifier... le rejet des demandes présentées par M. A...".
- Code de justice administrative - Article R. 811-17 : Cet article prévoit que dans d'autres cas, un sursis peut être accordé si l'exécution de la décision de première instance risque d'entraîner des conséquences difficilement réparables et si les moyens sont sérieux. Le tribunal a conclu que "n'est pas établi que l'exécution de ce jugement serait de nature à entraîner des conséquences difficilement réparables", rejetant ainsi la demande de la commune de Nice.
Ce raisonnement souligne l'importance de prouver à la fois la gravité des conséquences et la solidité des arguments juridiques pour obtenir un sursis à exécution, ce qui n'a pas été corroboré dans cette affaire.