Résumé de la décision
M. A..., de nationalité algérienne, a contesté un arrêté du préfet des Bouches-du-Rhône du 6 novembre 2019 l'obligeant à quitter le territoire français sans délai et lui imposant une interdiction de retour pour une durée d'un an. Le tribunal administratif de Marseille a rejeté sa demande par un jugement du 20 décembre 2019. M. A... a interjeté appel, mais la cour a confirmé la décision du tribunal, considérant que la requête était manifestement dépourvue de fondement.
Arguments pertinents
Les principaux arguments de la décision portent sur la légalité de l'arrêté préfectoral et la motivation de ce dernier :
1. Motivation suffisante de l'arrêté : Le tribunal a établi que l'arrêté contesté respectait les exigences de motivation imposées par les articles L. 511-1 et L. 211-5 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile et du Code des relations entre les particuliers et l'administration. Le jugement a souligné que l'arrêté comportait des considérations juridiques et factuelles adéquates pour en assurer la légalité.
2. Erreur matérielle sans impact sur la décision : La cour a considéré que l'erreur sur la date de naissance de M. A... n'affectait pas la légalité de l'arrêté, qualifiée comme une simple erreur matérielle.
3. Examen individuel de la situation : Le tribunal a reconnu que le préfet avait examiné en détail la situation de M. A..., comme le montre le contenu de l'arrêté, qui rappelait les informations personnelles et familiales pertinentes.
4. Inadéquation des preuves fournies : Les éléments fournis par M. A... pour démontrer l'attachement à la France ont été jugés insuffisants. Les attestations et documents ne prouvaient pas que ses liens familiaux et privés étaient suffisamment ancrés dans le pays, ce qui a été interprété comme un manquement à démontrer la violation de ses droits selon l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme.
5. Proportionnalité de l'interdiction de retour : La cour a soutenu que l'interdiction de retour d'un an ne représentait pas une atteinte disproportionnée à la vie privée et familiale de M. A..., reprenant les motifs expliqués dans le jugement initial.
Interprétations et citations légales
L'ordonnance fait référence à plusieurs textes de loi concernant le droit au séjour et les droits de l'homme :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 511-1 : Cet article impose une obligation de motivation des décisions administratives concernant l'entrée et le séjour des étrangers, stipulant que « les décisions qui portent atteinte aux droits des étrangers doivent comporter des considérations de droit et de fait. »
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 211-5 : Cet article vient renforcer l'exigence d'une motivation claire, précisant que les décisions doivent être écrites et motivées pour garantir la transparence administrative.
- Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales - Article 8 : Ce texte assure le droit au respect de la vie privée et familiale, mais la cour a considéré que les liens de M. A... étaient encore trop récents pour revendiquer une protection supérieure à celle apportée par la mesure d’éloignement.
La décision souligne que, malgré les arguments de M. A..., la cour a jugé que les documents présentés ne suffisaient pas à établir des droits prépondérants face à l’intérêt public à réguler les séjours sur le territoire français, conformément aux principes d’équilibre entre droits individuels et sécurité de l’État.