Résumé de la décision
M. A..., de nationalité philippine, a interjeté appel d’un jugement rendu le 12 janvier 2016 par le tribunal administratif de Nice, qui avait rejeté sa demande d'annulation d'une décision préfectorale du 19 août 2015 refusant la délivrance d'un titre de séjour. La cour administrative d'appel de Marseille, statuant par ordonnance le 26 février 2016, a rejeté la requête de M. A... pour irrecevabilité, au motif qu'il n'avait pas suffisamment critiqué le jugement de première instance et n'avait pas complété sa requête par un mémoire, malgré l'expiration du délai d'appel.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité de la requête : M. A... a reproduit textuellement sa demande de première instance sans apporter d’arguments nouveaux pour justifier son appel. La cour a relevé qu’ « il ne met pas le juge d'appel en mesure de se prononcer sur les erreurs qu'auraient pu commettre les premiers juges ».
2. Absence de documentation complémentaire : La cour a constaté que M. A... n'a soumis aucun mémoire complémentaire dans le délai imparti, rendant ainsi sa requête manifestement irrecevable. En effet, il est stipulé que « l'auteur d'une requête ne contenant l'exposé d'aucun moyen ne peut la régulariser par le dépôt d'un mémoire ».
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article R. 411-1 : Cet article dispose que la requête doit contenir l'exposé des faits et moyens, et qu'un auteur ne peut se contenter de reproduire une précédente demande sans seuil d'argumentation. Cette exigence vise à permettre au juge d’apprécier les points de droit et de fait en litige. La cour a souligné que « la requête, qui n'est, en tout état de cause, pas susceptible d'entraîner l'infirmation du jugement attaqué, ne satisfait pas aux prescriptions précitées ».
2. Code de justice administrative - Article R. 222-1 : Cet article autorise le président de la formation de jugement à rejeter les requêtes manifestement irrecevables, sans invite pour régularisation. La cour a affirmé que M. A... ne remplissait pas les conditions exigées, précisant que « le président de la cour administrative d'appel peut statuer par ordonnance dans les cas prévus à l'article R. 222-1 ».
3. Code de justice administrative - Article R. 776-9 : Concernant les délais d'appel, cet article établit que le délai d'appel court à partir de la notification du jugement. La cour a noté que « le délai d'appel, qui a commencé à courir le 13 janvier 2016, est, à ce jour, expiré ».
Conclusion
La décision de la cour administrative d'appel souligne l'importance de la rigueur dans la présentation des requêtes et des arguments juridiques. Les dispositions du Code de justice administrative imposent une obligation d'exposé de moyens pour que le juge puisse examiner competentiellement les recours. L’absence de critique substantielle du jugement de première instance et l'absence de documents supplémentaires ont conduit au rejet de la requête de M. A..., illustrant ainsi les exigences formelles imposées aux requérants en matière d'appel.