Résumé de la décision
La Cour administrative d'appel a été saisie d'une requête de l'École nationale supérieure d'arts et métiers (ENSAM), qui contestait une ordonnance du tribunal administratif de Marseille désignant un expert pour évaluer l'état d'avancement des travaux de reconstruction d'un bâtiment. Les demandes de l'ENSAM incluaient l'annulation de l'ordonnance en référé au titre principal, ou à titre subsidiaire, la modification des chefs de mission de l'expert. Toutefois, entre le dépôt de la requête et la décision de la Cour, l'expert a déposé son rapport. En conséquence, la Cour a jugé qu'il n'y avait plus lieu de statuer sur la requête, ce qui met fin à l'affaire.
Arguments pertinents
1. Absence de décision nécessaire : L'ENSAM a soutenu que l'ordonnance du 15 décembre 2020 était irrégulière en raison de l'absence de signature et d'un manque de motivation. Elle a souligné que l'ordonnance ne faisait pas mention du mémoire en défense qu'elle avait soumis, et qu'aucune réponse n'avait été apportée à ses conclusions.
2. Utilité du constat : L'ENSAM a également contesté la nécessité d'un constat supplémentaire, argumentant que plusieurs constats d'huissier avaient déjà été réalisés, ce qui soulève des doutes sur l'utilité de la mission de l'expert.
3. Contenus des chefs de mission : À titre subsidiaire, l'ENSAM a insisté sur le fait que l'expert ne pouvait pas être chargé de différencier des prestations contractuelles de travaux supplémentaires, ni de recueillir des observations sur les causes des inachèvements.
La Cour n'a pas statué sur ces éléments, considérant que le rapport de l'expert avait été déposé, rendant inutile l'examen de la requête.
Interprétations et citations légales
La décision de la Cour s'appuie sur plusieurs articles du code de justice administrative, notamment :
- Code de justice administrative - Article R. 531-1 : Cet article stipule que « S'il n'est rien demandé de plus que la constatation de faits, le juge des référés peut, sur simple requête... désigner un expert pour constater sans délai les faits qui seraient susceptibles de donner lieu à un litige ». Cela permet de comprendre le rôle du juge en référé et les circonstances dans lesquelles un constat d'expert peut être ordonné, ce qui justifie la désignation de l'expert dans le cas présent.
- Code de justice administrative - Article L. 555-1 : Cet article précise que le président de la Cour administrative d'appel est compétent pour juger des appels formés contre les décisions du juge des référés. La compétence du président a été affirmée dans le contexte de l’examen de la requête.
Finalement, la Cour, en se basant sur les faits nouveaux intervenus (le dépôt du rapport de l'expert), a estimé qu’il n'y avait plus lieu d'examiner les contestations de l'ENSAM, ce qui démontre que les procédures judiciaires doivent suivre les évolutions des situations factuelles.