Résumé de la décision
La société EDF Renouvelables Technologies a saisi la cour d'appel administrative pour contester une ordonnance du juge des référés du tribunal administratif de Nîmes, qui lui imposait de participer à une expertise concernant des désordres affectant des panneaux solaires. Dans son recours, la société soulignait qu'elle n'avait pas participé aux travaux en question et demandait à être déclarée hors de cause. La cour a conclu que la société était effectivement étrangère au litige et a annulé l'imposition de sa présence à l'expertise, tout en rejetant les demandes de mise à charge des frais au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Sur la mesure de l'expertise : La cour a relevé que la société EDF Renouvelables Technologies "n'a, en aucune qualité, participé aux travaux, objets de la mesure d'expertise prononcée". Cela signifie qu'elle ne pouvait pas être considérée comme pertinente pour contribuer à l'éclaircissement des questions techniques soulevées par l'expertise.
2. Sur l'extension de l'expertise : La cour a estimé qu'il était incorrect, par l'ordonnance du juge des référés, d'étendre l'expertise à la société EDF Renouvelables Technologies, soulignant que "c'est à tort que, par l'ordonnance attaquée, le juge des référés... a étendu à son égard la mesure d'expertise".
Interprétations et citations légales
1. Article R. 532-1 du code de justice administrative : Cet article donne au juge des référés la compétence de prescrire des mesures d'expertise. Il est essentiel de comprendre que cette compétence est contingentée par la nécessité de la mesure d'expertise par rapport aux parties réellement impliquées dans le litige.
2. Article L. 555-1 du code de justice administrative : Il établit la compétence du président de la cour administrative d'appel pour statuer sur les appels contre les décisions du juge des référés. La cour a affirmé sa compétence en se basant sur ce cadre légal pour examiner l'appel de EDF Renouvelables Technologies.
L'interprétation ici repose sur la nécessité de déterminer si les parties sont réellement en lien avec le litige soumis. Comme le souligne le jugement, "la société requérante est fondée à soutenir qu'elle est manifestement étrangère au litige", ce qui marquerait la jurisprudence sur la pertinence de la participation obligatoire à l'expertise en fonction du lien théorique et pratique des parties au litige. Cela reflète une protection des droits procéduraux des parties à ne pas être engagées sans raison légitime dans des procédures alourdissantes.