Résumé de la décision
M. B... A..., un ressortissant sénégalais, a formé un appel contre le jugement du tribunal administratif de Marseille qui avait rejeté sa demande d'annulation de la décision du préfet des Bouches-du-Rhône. Cette décision avait pour objet le refus d'autorisation de travail de M. A... en date du 3 octobre 2019. La cour a confirmé le jugement des premiers juges, indiquant que le motif de rejet fondé sur l'inadéquation entre la qualification du requérant et les spécificités de l'emploi visé était justifié. La requête a été rejetée en toutes ses conclusions.
Arguments pertinents
1. Inadéquation des qualifications :Le tribunal a souligné que la décision de rejet fondée sur l'inadéquation entre le diplôme de M. A... et les spécificités de l'emploi pour lequel il postulait, n'était pas une erreur de droit. Ce motif ne portait pas sur l'absence de diplômes appropriés, mais sur une mésentente entre ses qualifications et l’expérience requise pour l'emploi. Ainsi, "M. A..., qui ne justifie pas davantage en appel qu'en première instance d'une telle expérience, n'allègue pas que son emploi nécessiterait de maîtriser la langue anglaise".
2. Fondement législatif : La cour a rappelé que, selon l'article L. 313-10 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile et l'article R. 5221-20 du code du travail, l'examen d'une demande d'autorisation de travail pour un ressortissant sénégalais doit se baser sur l'adéquation entre la qualification de l'individu et le poste visé.
Interprétations et citations légales
- Vis-à-vis de la réglementation : L'article L. 313-10 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile précise les conditions d'examen des demandes d'autorisation de travail des étrangers. Il se fonde sur l'adéquation entre les qualifications de l'étranger et les caractéristiques de l'emploi, indiquant que "l'administration doit se fonder non sur la situation de l'emploi, mais sur l'adéquation entre la qualification, l'expérience, les diplômes ou titres de l'étranger et les caractéristiques de l'emploi auquel il postule".
- Accord franco-sénégalais : Le paragraphe 321 de l'article 3 de l'accord franco-sénégalais de 2006 renforce l'idée que les demandes doivent être examinées sur la base de qualifications spécifiques. Les juridictions administratives doivent donc veiller à ce que le traitement des demandes reste conforme à ce cadre légal.
Cette décision montre donc comment une analyse rigoureuse de l'adéquation des compétences à l'emploi requis peut justifier le rejet d'une demande d'autorisation de travail, indépendamment de la qualification formelle détenue par le requérant.