Résumé de la décision
M. B..., de nationalité albanaise, conteste l'arrêté du préfet de l'Aude daté du 1er mars 2017, qui a rejeté sa demande de titre de séjour et a imposé une obligation de quitter le territoire français dans un délai de 150 jours. Après avoir rejeté cette requête, la cour administrative d'appel de Marseille confirme la décision du tribunal administratif de Montpellier, en considérant que l'arrêté était légal et convenablement motivé. La cour rejette également les conclusions de M. B... concernant l'injonction au préfet de réexaminer sa demande et ses demandes de remboursement de frais liés au litige.
Arguments pertinents
1. Compétence de l'autorité : La cour souligne que l'arrêté attaqué a été signé par une fonctionnaire ayant reçu la délégation appropriée pour agir au nom du préfet, ce qui confère à la décision une légitimité administrative. "Cette délégation de signature [...] n'est pas, contrairement à ce qui est soutenu, trop générale."
2. Motivation de la décision : L'arrêté a été jugé suffisamment motivé, se référant aux textes applicables et aux circonstances de la situation du requérant, tant pour le rejet que pour l'obligation de quitter le territoire.
3. Examen du dossier : La cour conclut que le préfet a examiné la situation en profondeur, sans se considérer en situation de compétence liée.
4. Conséquences personnelles : Les arguments de M. B... concernant sa recherche d'emploi, la maladie de sa mère et la scolarité de sa sœur n'ont pas été jugés suffisants pour établir une illégalité du refus de séjour.
5. Respect des droits fondamentaux : La cour rejette l'argument selon lequel le requérant serait exposé à des traitements contraires à humanité, affirmant qu’aucune preuve substantielle n'a été apportée.
Interprétations et citations légales
- Délégation de signature : La cour fait référence à un arrêté de délégation de signature du préfet de l'Aude, Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 511-1 qui stipule que les décisions doivent être prises par autorité compétente.
- Motivation des décisions : L'article L. 121-1 du code des relations entre le public et l'administration a été invoqué : "Exception faite des cas où il est statué sur une demande, les décisions individuelles qui doivent être motivées...". La cour conclut que ces dispositions ne s'appliquent pas au refus de séjour qui statue sur une demande.
- Droits protégés par la Convention européenne : Concernant les articles 3 et 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme, la cour mentionne : "M. B... n'établit pas davantage en appel que lui-même, sa mère et sa sœur seraient exposés à des traitements inhumains ou dégradants [...] le moyen [...] doit être écarté."
Ces éléments illustrent les principes selon lesquels les décisions administratives doivent être prises dans le cadre d'un examen légal et rigoureux des circonstances, tout en respectant les droits fondamentaux stipulés dans les conventions internationales. La décision démontre que la cour a appliqué ce cadre tout en maintenant la légitimité des décisions du préfet.