Résumé de la décision
Dans cette affaire, le ministre de l'économie et des finances a contesté un jugement du tribunal administratif de Marseille qui avait exonéré M. et Mme A... des intérêts de retard relatifs à une cotisation supplémentaire de contributions sociales pour l'année 2006. La Cour a finalement annulé le jugement contesté, confirmant que les contribuables n'avaient pas fourni d'indication expresse suffisante sur leur déclaration de revenus pour justifier l'absence de retard sur les paiements, remettant donc les intérêts de retard à leur charge.
Arguments pertinents
1. Insuffisance de motivation : Le tribunal administratif avait indiqué que les mentions des contribuables, bien que considérées comme équivoques par l'administration, pouvaient être regardées comme des éléments constitutifs de déductions injustifiées. Toutefois, la Cour a rejeté cette position, affirmant que l’argument n’était pas suffisant pour établir une absence de retard sur les intérêts.
2. Indication expresse selon l'article 1727 : La Cour a énoncé que les indications fournies par M. et Mme A... dans leur déclaration de revenu étaient insuffisantes pour satisfaire aux exigences de l'article 1727 du code général des impôts attestant d'une exonération d'intérêts de retard. L'absence d'éléments précis et circonstanciés dans leur mention a été déterminante.
Interprétations et citations légales
L'article 1727 du Code général des impôts, notamment dans son alinéa II, stipule que :
- CGI - Article 1727 : "L'intérêt de retard n'est pas dû : [...] 2. Au titre des éléments d'imposition pour lesquels un contribuable fait connaître, par une indication expresse portée sur la déclaration ou l'acte, ou dans une note annexée, les motifs de droit ou de fait qui le conduisent à ne pas les mentionner en totalité ou en partie, ou à leur donner une qualification qui entraînerait, si elle était fondée, une taxation atténuée, ou fait état de déductions qui sont ultérieurement reconnues injustifiées."
La Cour a interprété cet article comme nécessitant des indications claires et détaillées de la part des contribuables pour bénéficier de l'exonération d'intérêt de retard. En l'espèce, la mention des contribuables concernant la cession d'actions n'étant pas assez précise, elle n’a pas permis à l'administration d'apprécier les conditions d'éventuelle exonération.
Ainsi, la décision maintient que pour qu'un contribuable puisse se prévaloir de l'absence d'intérêts de retard, il lui incombe de fournir des éléments suffisamment détaillés permettant à l'administration fiscale d'apprécier sa situation sans investigations supplémentaires. L'analyse des indices de l'indication a donné lieu à un examen rigoureux des déclarations fiscales au regard de la qualification apportée par le texte de loi.