Résumé de la décision
M. A..., ressortissant marocain, a formé un recours contre un jugement du tribunal administratif de Nîmes qui a rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral du 28 octobre 2014, lui refusant l'admission au séjour et ordonnant sa reconduite à la frontière. La Cour a constaté que la requête de M. A... était tardive, le délai de recours de quarante-huit heures selon l'article L. 512-1 du code de l'entrée et du séjour des étrangers étant dépassé. En conséquence, la Cour a rejeté la demande de M. A..., y compris ses conclusions à fin d'injonction et celles relatives à l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Tarissement de la requête: La Cour a établi que M. A... n'avait pas respecté le délai de quarante-huit heures pour contester l'arrêté préfectoral, qui a été notifié le 28 octobre 2014 à 15 h 10. M. A... a saisi le tribunal seulement le 15 novembre 2014. Par conséquent, la demande était irrecevable.
- Citation pertinente : "M. A... disposait d'un délai de quarante-huit heures à compter de sa notification pour demander l'annulation de l'arrêté [...] qu'il n'a saisi le tribunal administratif de Nîmes que le 15 novembre 2014".
2. Régularité de la notification: La cour a également affirmé que la notification de l'arrêté était régulière et contenait la mention de la possibilité de recours, ce qui a permis de faire valablement courir le délai de contestation.
- Citation pertinente : "la notification était régulière et a pu faire valablement courir le délai de recours contentieux".
3. Rejet des motivations relatives aux droits humains: Malgré les allégations de M. A... concernant la méconnaissance de ses droits selon l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme et l'article 3-1 de la Convention internationale relative aux droits de l'enfant, la Cour a jugé ces arguments non fondés en raison du caractère tardif de la contestation.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 512-1 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile: Cet article précise les conditions de recours contre une décision de placement en rétention ou d'assignation à résidence. La Cour a interprété que le recours doit être exercé dans un délai de quarante-huit heures suivant la notification.
- Citation : “En cas de décision de placement en rétention ou d'assignation à résidence [...] l'étranger peut demander au président du tribunal administratif l'annulation de cette décision dans les quarante-huit heures suivant sa notification”.
2. Loi n° 79-587 du 11 juillet 1979: Elle impose que les actes administratifs soient motivés. La Cour a confirmé que le document notifiant l'arrêté comportait bien les éléments nécessaires pour informer M. A... de ses droits.
- Citation : "la décision mentionnant [...] la possibilité de saisir le tribunal administratif [...]".
3. Article 8 et article 3-1 de la Convention européenne des droits de l'homme et de la Convention internationale relative aux droits de l'enfant: Ces articles protègent la vie familiale et les droits de l'enfant, respectivement. Toutefois, la Cour n'a pas retenu ces arguments en raison de l'irrecevabilité matérielle, soulignant que les conséquences des décisions d'expulsion doivent être examinées dans le cadre prévu par le droit, y compris le respect des délais de recours.
En conclusion, la décision met en lumière l'importance des délais de recours et la nécessité de respecter les procédures administratives tout en intégrant les droits fondamentaux dans un cadre juridique rigoureux.