Résumé de la décision
L'affaire concerne l'EURL des Jours et des Nuits, une entreprise de restauration et d'hébergement ayant cessé son activité en mars 2007. Suite à une vérification de comptabilité, l'administration fiscale a imposé des rappels de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour la période de 2008, régularisant ainsi la TVA initialement déduite sur des travaux de rénovation de 2005 et 2006. L'EURL conteste la légalité de cette imposition en raison de la prescription en 2007 et demande l'annulation du jugement du tribunal administratif de Marseille qui a rejeté sa demande de décharge. La cour a finalement rejeté la requête de l'EURL, confirmant le jugement précédent.
Arguments pertinents
1. Prescription de l'imposition : L'EURL soutient que l'imposition se rapportant à l'année 2007 est prescrite, arguant que l'exigibilité de la TVA a eu lieu en mars 2007. Cependant, la cour a rejeté cet argument, soulignant qu'il n'apporte aucun développement nouveau par rapport aux éléments déjà analysés par le tribunal administratif.
2. Droit de reprise de l'administration : Selon les dispositions des articles L. 176 du livre des procédures fiscales et 269 du code général des impôts, la cour a précisé que le droit de reprise de l'administration fiscale s'exerce jusqu'à trois ans après l'exigibilité de la TVA. En l'espèce, cela signifie que même si l'EURL soutient que la régularisation est inapplicable, le droit de reprise n'est pas affecté par la date d'exigibilité de la TVA.
3. Pas de modifications apportées par les délais de régularisation : L'EURL soutient que les délais de régularisation de la TVA ne modifient pas le droit de reprise de l'administration. La cour a statué que cette interprétation est erronée, car les délais n'impactent pas la faculté de l'administration à agir à l'intérieur des limites fixées par la loi.
Interprétations et citations légales
- Article L. 176 du livre des procédures fiscales : "Pour les taxes sur le chiffre d'affaires, le droit de reprise de l'administration s'exerce jusqu'à la fin de la troisième année suivant celle au cours de laquelle la taxe est devenue exigible". Cette disposition souligne la durée pendant laquelle l'administration fiscale peut exercer son droit de reprise sur les impositions.
- Article 269 du code général des impôts : "La taxe est exigible : a) Pour les livraisons et les achats [...] lors de la réalisation du fait générateur". Ici, la cour fait référence à la détermination de l'exigibilité de la taxe, qui est cruciale pour établir le cadre légal de la réclamation par l'administration fiscale.
Ces dispositions montrent que même si l'EURL a cessé son activité, la réglementation fiscale permet à l'administration d'opérer un contrôle et une régularisation des montants de TVA dans un cadre temporel précis. Le refus de la cour d'annuler la décision du tribunal administratif repose donc sur une interprétation stricte du droit fiscal, qui s'applique pour garantir la régularité des opérations fiscales.