Résumé de la décision
La SARL Aqualonde a déposé une requête en date du 28 mai 2019, demandant le remboursement d'un crédit de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) d'un montant de 20 000 euros et la décharge de rappels de TVA pour la période de 2011 à 2013. Le ministre de l'action et des comptes publics a conclu au rejet de cette requête, arguant que l'urgence n'était pas établie et que les moyens soulevés n'étaient pas sérieux. Le juge des référés a examiné la demande et a décidé de rejeter la requête, considérant que la SARL Aqualonde n'avait pas démontré l'urgence requise pour suspendre la mise en recouvrement de l'imposition.
Arguments pertinents
1. Absence d'urgence : Le juge a souligné que la SARL Aqualonde n'a pas établi l'urgence de sa situation financière. Bien qu'elle ait produit des éléments financiers, tels que son bilan et un relevé bancaire, ces documents ne démontraient pas de manière convaincante une incapacité à payer. Le juge a noté que la société avait provisionné le montant dû dans son bilan et avait réalisé une plus-value significative lors de la vente d'un bateau.
2. Conditions de suspension : Selon l'article L. 521-1 du code de justice administrative, la suspension de l'exécution d'une décision administrative est subordonnée à deux conditions : l'urgence et l'existence d'un moyen créant un doute sérieux quant à la légalité de la décision. Le juge a conclu qu'il n'était pas nécessaire d'examiner la question du doute sérieux sur le bien-fondé de la demande, étant donné que la condition d'urgence n'était pas remplie.
Interprétations et citations légales
1. Interprétation de l'urgence : L'urgence est appréciée par le juge des référés en fonction des conséquences potentielles d'une obligation de paiement immédiat pour le contribuable. Le juge a précisé que "le prononcé de cette suspension est subordonné à la double condition" d'urgence et de doute sérieux sur la légalité de la décision. Cela implique que le contribuable doit fournir des éléments précis et complets pour établir l'urgence.
2. Article L. 521-1 du code de justice administrative : Cet article stipule que "le juge des référés, saisi d'une demande en ce sens, peut ordonner la suspension de l'exécution de cette décision, ou de certains de ses effets, lorsque l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision." Cette disposition souligne l'importance de la démonstration de l'urgence et de la légalité dans les demandes de suspension.
En conclusion, la décision du juge des référés de rejeter la requête de la SARL Aqualonde repose sur l'absence d'éléments probants établissant l'urgence de la situation financière de la société, ainsi que sur le respect des conditions posées par le code de justice administrative pour la suspension d'une décision administrative.