Résumé de la décision
M. A..., né aux Comores et prétendant être de nationalité française, a contesté des arrêtés du préfet des Bouches-du-Rhône l'obligeant à quitter le territoire français et ordonnant son placement en rétention. Sa demande a été rejetée par le tribunal administratif de Marseille, décision qu'il a ensuite portée en appel. La Cour a confirmé la décision du tribunal administratif, considérant que M. A... n'apportait pas la preuve de sa nationalité française et que ses demandes de surseoir à statuer jusqu'à résolution de cette question étaient infondées.
Arguments pertinents
1. Non-Compétence des Juridictions Administratives : La Cour a rappelé que les juridictions administratives ne peuvent pas se prononcer sur les questions de nationalité, conformément à l'article 29 du Code civil : "La juridiction civile de droit commun est seule compétente pour connaître des contestations sur la nationalité française ou étrangère des personnes physiques."
2. Absence de Difficulté Sérieuse : La Cour a constaté que M. A... n'a pas contesté la décision de refus du tribunal de grande instance quant à l’établissement de sa nationalité, et il n'a apporté aucune preuve substantielle indiquant une difficulté sérieuse quant à sa nationalité. Elle a donc estimé qu'il n'y avait pas lieu de surseoir à statuer.
3. Rejet de la Demande d'Injonction : La Cour a également rejeté les conclusions de M. A... concernant une injonction au préfet de réexaminer sa situation, ainsi que sa demande d’indemnité sur le fondement de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, affirmant qu'il n'existait aucune autre base légale pour contester les arrêtés de manière pertinente.
Interprétations et citations légales
1. Article du Code Civil - Article 18 : "Est français l'enfant dont l'un des parents au moins est français." Cet article souligne les conditions d'attribution de la nationalité française qui sont déterminées par la filiation, mais son application nécessiterait des preuves administratives acceptées.
2. Article 29 du Code Civil: "La juridiction civile de droit commun est seule compétente..." indique clairement que la question de la nationalité ne peut être décidée par le juge administratif, et évoque ainsi les limites de compétence entre les juridictions.
3. Article 30 du Code Civil: "La charge de la preuve, en matière de nationalité française, incombe à celui dont la nationalité est en cause..." Cela signifie que M. A... avait l'obligation de prouver la véracité de sa nationalité, ce qu'il n'a pas réussi à faire en fournissant des documents non conformes.
En conclusion, la Cour a rejeté la requête de M. A... en raison de l'absence de preuves établissant une difficulté sérieuse concernant sa nationalité, ainsi que son inapplicabilité des articles de loi portant sur le droit d'interpellation administrative.