Résumé de la décision
La Cour administrative d'appel a statué sur l'affaire de Mme E... épouse B..., qui contestait la décision du président du conseil départemental du Var du 3 novembre 2014. Cette décision, qui indiquait que les limites de propriété de certaines parcelles correspondraient aux relevés cadastraux en vigueur, a été jugée comme ne présentant pas de caractère décisoire et, par conséquent, n'était pas susceptible de recours. Le tribunal administratif de Toulon, par un jugement en date du 24 novembre 2016, avait déjà rejeté la demande de Mme E... pour irrecevabilité. La Cour a confirmé ce jugement, rejetant ainsi la requête de Mme E..., et a mis à sa charge une indemnité de 2 000 euros au titre des frais exposés par le département du Var.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité de la demande
La Cour a jugé que la lettre du 3 novembre 2014 n'avait pas un caractère décisoire, mais se bornait à rappeler une situation juridique existante. Elle a noté que le directeur des routes ne faisait qu'informer Mme E... de la procédure à suivre pour un alignement individuel, sans porter atteinte à son droit de propriété. Cela a été confirmé par le tribunal administratif qui a considéré que : « la lettre ne présente pas le caractère d'un acte faisant grief ».
2. Délimitation des pouvoirs de l'administration
L'examen des dispositions de l'article L. 112-1 du code de la voirie routière a également été déterminant pour la décision. L'alignement individuel, en l'absence d'un plan d'alignement, ne modifie pas le droit de propriété des riverains, comme l'a souligné la Cour. Elle a clarifié que « l'alignement individuel ne peut être fixé qu'en fonction des limites actuelles de la voie publique en bordure des propriétés riveraines. »
Interprétations et citations légales
1. Application de l'article L. 112-1 du Code de la voirie routière
Cet article stipule que l'alignement, soit par plan ou individuel, est déterminé par l'autorité administrative et qu’en l’absence de plan, l'alignement individuel ne modifie pas le droit de propriété. Les implications de cette loi sont cruciales pour comprendre pourquoi la décision du directeur des routes a été considérée comme non décisoire. Citation : « l'alignement individuel est délivré au propriétaire conformément au plan d'alignement s'il en existe un. En l'absence d'un plan, il constate la limite de la voie publique au droit de la propriété riveraine. »
2. Article L. 761-1 du Code de justice administrative
Cet article permet de fixer à la charge d'une partie les dépens non compris lorsque la situation l’exige. La Cour a appliqué cette disposition, en ordonnant à Mme E... de verser une somme au département du Var pour couvrir ses frais. Cela rappelle que dans les contentieux administratifs, même si une partie est déboutée, elle peut être contrainte de payer les frais de l'autre partie : « il y a lieu, en revanche, dans les circonstances de l'espèce, de faire application de ces mêmes dispositions et de mettre à la charge de Mme E... épouse B...une somme de 2 000 euros. »
En résumé, la décision met en lumière la limite des actes administratifs qui ne modifient pas substantiellement les droits des parties, ainsi que les principes entourant les recours administratifs et les obligations financières résultant de litiges administratifs.