Résumé de la décision
M. B..., un ressortissant algérien, a demandé l’annulation d’un jugement du tribunal administratif de Nîmes qui avait rejeté sa demande d'admission au séjour en France. Il soutenait que le refus de séjour était illégal au regard de plusieurs dispositions législatives et conventions internationales, en particulier le droit au respect de la vie privée et familiale. La Cour administrative d'appel a confirmé le jugement du tribunal administratif, considérant que M. B... n'avait pas été fondé à contester la légalité externe de l'arrêté contesté pour la première fois en appel. En outre, la Cour a admis M. B... à l'aide juridictionnelle provisoire.
Arguments pertinents
1. Recevabilité des moyens de légalité externe : La Cour a estimé que M. B... n'était pas recevable à contester, en appel, la légalité externe de l'arrêté ayant rejeté sa demande de séjour, car il n'avait pas soulevé ce point lors de la première instance. La Cour a précisé que "M. B... n'avait, en première instance, présenté que des moyens de légalité interne contre l'arrêté attaqué".
2. Interprétation des droits légaux au regard des ressortissants algériens : En ce qui concerne la demande de M. B... d'invoquer le 7° de l'article L. 313-11 du code de l'entrée et du séjour des étrangers, la Cour a noté que cet article n'était pas applicable aux ressortissants algériens. La Cour a spécifiquement déclaré que "M. B... avait en réalité entendu se prévaloir des stipulations du 5° de l'article 6 des stipulations de l'accord franco-algérien", démontrant une mauvaise compréhension des dispositions pertinentes.
3. Droits au titre de l'aide juridictionnelle : La Cour a également décidé d'accorder au requérant le bénéfice de l'aide juridictionnelle provisoire, conformément aux règles établies, soulignant que "lorsque la demande d'aide juridictionnelle est formée après que la partie concernée ou son mandataire a eu connaissance de la date d'audience... il y a lieu d'admettre l'intéressé à l'aide juridictionnelle provisoire".
Interprétations et citations légales
1. Article L. 313-11 et L. 313-14 du code de l'entrée et du séjour des étrangers : Ces articles définissent les conditions d'admission au séjour des étrangers en France. Cependant, la Cour a précisé que le 7° de l'article L. 313-11 ne s'applique pas aux ressortissants algériens, et que M. B... devrait plutôt s'appuyer sur l'accord franco-algérien, ce qui pourrait en limiter l'application.
2. Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales : M. B... a fait référence à l'article 8, qui protège le droit au respect de la vie privée et familiale. La Cour a évoqué cette disposition mais en a rejeté l'application, précisant qu'elle ne vaut pas automatiquement comme justification pour un titre de séjour, particulièrement dans le cadre d'un examen de la légalité des décisions administratives.
3. Article 41 du décret n° 91-1266 du 19 décembre 1991 : Cet article régit les conditions de demande d'aide juridictionnelle. La Cour a cité que "lorsque la demande d'aide juridictionnelle est formée après que la partie concernée ou son mandataire a eu connaissance de la date d'audience...", ce qui signifie que M. B... respectait les conditions pour bénéficier de cette aide.
Ces analyses légales mettent en lumière les enjeux liés à la décision d'admissibilité ou de rejet des demandes de titres de séjour, et soulignent l'importance de respecter les voies de recours et les arguments appropriés dans des procédures juridiques complexes.