Résumé de la décision
La société Domaine de Grand Terre a interjeté appel d'un jugement du tribunal administratif de Nîmes qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté du maire d'Aubord. Cet arrêté avait refusé de lui délivrer un permis d'aménager un projet de lotissement comprenant vingt-sept lots, en raison de problèmes de sécurité liés à l'accès du terrain sur la Route Départementale 14. La Cour a confirmé la décision du tribunal administratif, rejetant ainsi la requête de la société et lui imposant de verser 2 000 euros à la commune d'Aubord en application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Rejet des motifs d'appel : La Cour a considéré que la société Domaine de Grand Terre ne pouvait pas invoquer une erreur d'appréciation de la part du maire d'Aubord, puisque le refus de permis était justifié par des avis défavorables basés sur des considérations de sécurité publique. La Cour a stipulé : « …la société Domaine de Grand Terre n'est pas fondée à soutenir que le maire d'Aubord a entaché son refus d'une erreur d'appréciation. »
2. Fondement de la décision : La Cour a établi que la décision du maire aurait été la même même si elle s'était fondée uniquement sur les problèmes de visibilité. Par conséquent, il n'était pas nécessaire de considérer les autres motifs avancés par le maire.
3. Frais du litige : La Cour a précisé que la commune, n'étant pas partie perdante dans cette instance, ne devait pas verser la somme demandée par la société pour couvrir ses frais. Elle a donc imposé la somme de 2 000 euros à la société Domaine de Grand Terre, conformément à l'article L. 761-1.
Interprétations et citations légales
1. Interprétation de l'article R. 111-2 : Cet article du code de l'urbanisme précise que « le projet peut être refusé… s'il est de nature à porter atteinte à la salubrité ou à la sécurité publique ». La Cour a pris en compte cet article pour justifier le refus du permis en soulignant que la conception du projet engendrait des risques potentiels en raison de la configuration de l'accès au terrain.
2. Importance des avis techniques : Les avis du Service Départemental d'Incendie et de Secours (SDIS) et du Conseil départemental ont été cruciaux dans l'évaluation du projet. Ce point a été renforcé par la citation suivante dans le jugement : « …la visibilité à droite en sortie du terrain d'assiette est insuffisante… », illustrant ainsi la gravité des préoccupations soulevées par ces rapports.
3. Liens entre la sécurité publique et le développement urbanistique : Le jugement engage un débat sur l'équilibre à établir entre développement urbanistique et nécessité de préserver la sécurité et la salubrité des infrastructures existantes. La décision réaffirme le principe selon lequel « la sécurité publique doit primer sur le droit à bâtir ».
En somme, cette décision expose un cadre rigoureux en matière d'urbanisme et souligne l'importance des avis techniques dans la prise de décisions afférentes au développement immobilier, tout en rappelant les obligations et droits des parties concernées dans le cadre du contentieux administratif.