Résumé de la décision
M. D..., médiateur contractuel de la fonction publique, a contesté le jugement du 23 novembre 2016 du tribunal administratif de Montpellier qui avait rejeté sa demande de réparation suite au non-renouvellement de son contrat par la commune de Béziers. Il soutenait que cette décision, notifiée tardivement, lui avait causé des préjudices financiers et moraux. La cour a reconnu une faute de la commune concernant le non-respect du délai de notification, mais n'a pas trouvé de lien direct entre cette faute et les préjudices financiers invoqués par M. D.... Toutefois, la cour a accordé une indemnité de 500 euros pour le préjudice moral et a condamné la commune à verser 2 000 euros au titre des frais juridiques de M. D....
Arguments pertinents
1. Sur la notification tardive :
La cour a souligné que la commune de Béziers avait méconnu les dispositions de l’article 38 du décret n° 88-145 du 15 février 1988 qui stipule que la notification de non-renouvellement d'un contrat doit être effectuée au moins un mois avant son terme. La commune ayant notifié la fin du contrat le 27 janvier 2015 pour un contrat se terminant le 28 février 2015, elle a constitué une faute engageant sa responsabilité.
Citation : « L'inobservation de ce délai de prévenance est constitutive d'une faute de nature à engager la responsabilité de la commune à l'égard du requérant. »
2. Sur les préjudices financiers :
   Le requérant n’a pas prouvé l’existence d’un lien de causalité direct entre la faute commise par la commune et les préjudices financiers qu'il invoquait, entraînant le rejet de cette demande.
Citation : « Le requérant n'établit pas l'existence d'un lien de causalité direct et certain entre la faute retenue (...) et les préjudices qu'il invoque. »
3. Sur le préjudice moral :
   La cour reconnaît que M. D... a subi un préjudice moral en raison du mauvais délai de notification, bien que ce dernier n'ai pas détaillé les troubles liés à sa situation. Néanmoins, une somme de 500 euros a été jugée appropriée pour compenser ce préjudice.
Citation : « Il sera fait une juste appréciation du préjudice moral subi par M. D... du fait du retard dans la notification de la décision de non renouvellement de son contrat en condamnant la commune de Béziers à lui verser une somme de 500 euros. »
Interprétations et citations légales
1. Décret n° 88-145 du 15 février 1988 - Article 38 :
Cet article stipule que lorsqu'un agent non titulaire a été engagé pour une durée déterminée, l'administration doit notifier son intention de renouveler ou non le contrat au moins un mois avant son terme, selon le type de contrat. La commune de Béziers a violé cette obligation en notifiant le non-renouvellement trop tard, ce qui a constitué une faute.
Citation : « Lorsqu'un agent non titulaire a été engagé pour une durée déterminée susceptible d'être reconduite, l'administration lui notifie son intention de renouveler ou non l'engagement au plus tard : (...) 3° Au début du deuxième mois précédant le terme de l'engagement pour l'agent recruté pour une durée supérieure à deux ans. »
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 :
   Ce texte régit le remboursement des frais de justice, stipulant que la partie perdante peut être condamnée à rembourser les frais non compris dans les dépens. Ici, la cour a condamné la commune à payer 2 000 euros à M. D... puisqu'il n'était pas la partie perdante pour l'essentiel dans cette instance.
Citation : « Les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que soit mis à la charge de M. D..., qui n'est pas, dans la présente instance, la partie perdante pour l'essentiel, le versement de la somme que la commune de Béziers demande. »
Cette décision met en exergue les principes de diligence dans la notification des contrats publics et la responsabilité des collectivités face à leurs agents, tout en soulignant l'importance de prouver le lien de causalité dans les demandes d'indemnisation.