Résumé de la décision :
Dans cette affaire, la commune de Théoule-sur-Mer a saisi la Cour administrative d'appel pour demander l'annulation d'un jugement qui annulait un arrêté de son maire concernant un permis de construire. Sa requête a été rejetée par l'ordonnance du président de la 1ère chambre de la Cour au motif d'irrecevabilité, en raison d'une notification tardive de sa requête à la SCI Embrassade. Cependant, la commune a contesté cette irrecevabilité en arguant d'une erreur matérielle sur la date d'enregistrement de sa requête, soulignant qu'elle avait bien notifié sa requête dans les délais requis. Après examen des éléments, la Cour a reconnu l'existence d'une erreur matérielle, déclarant l'ordonnance du 16 janvier 2018 nulle et non avenue, permettant ainsi la réouverture de la procédure.
Arguments pertinents :
1. Erreur matérielle : La décision souligne que l'ordonnance s'appuyait sur une date erronée concernant l'enregistrement de la requête, ce qui a conduit à un calcul incorrect du délai de notification.
- "il ressort des pièces du dossier que le calcul du délai de notification est fondé sur une erreur relative à la date d'enregistrement de la requête au greffe de la Cour, mentionnée à tort au 3 novembre 2017 alors que celle-ci est le 14 décembre 2017".
2. Respect du délai de notification : La commune a prouvé qu'elle avait bien notifié la SCI Embrassade dans le délai de quinze jours, conformément à l'article R. 600-1 du Code de l'urbanisme.
- "il ressort des pièces communiquées par la commune... que celle-ci a notifié sa requête à la SCI Embrassade le 29 décembre 2017, soit dans le délai de quinze jours requis par l'article R. 600-1".
Interprétations et citations légales :
1. Article R. 833-1 du Code de justice administrative : Cet article précise que les erreurs matérielles dans les décisions peuvent être rectifiées. La rectification concerne uniquement des erreurs non imputables aux parties et ayant influencé la décision.
- "Lorsqu'une décision d'une cour administrative d'appel ou du Conseil d'Etat est entachée d'une erreur matérielle susceptible d'avoir exercé une influence sur le jugement de l'affaire, la partie intéressée peut introduire devant la juridiction qui a rendu la décision un recours en rectification".
2. Article R. 600-1 du Code de l'urbanisme : Il définit les exigences de notification en cas de déféré ou de recours contre un permis de construire, stipulant un délai précis pour cette notification.
- "En cas de déféré du préfet ou de recours contentieux à l'encontre d'un (...) permis de construire, d'aménager ou de démolir, le préfet ou l'auteur du recours est tenu, à peine d'irrecevabilité, de notifier son recours à l'auteur de la décision et au titulaire de l'autorisation".
L'interprétation de ces articles dans le cadre de cette décision met en évidence l'importance des dates et du respect des délais dans les procédures administratives, ainsi que la nécessité d'une diligence à corriger les erreurs matérielles pour garantir la justice.